"Le Souvenir"

Depuis quelques temps, lorsque je me présente et qu'on me demande ce que je fais dans la vie, j'ai la chance de pouvoir répondre que je suis proff' de français. Viennent alors les félicitations souvent dûes à mon jeune âge et l'image assez négative que nous avons des adolescents. Puis, rapidement, le visage se transforme, le goût amer de la madeleine orthographique remonte sur les papilles et..."J'étais nul(le) en dictée! Je détestais ça!"

De toute évidence, la dictée est globalement un traumatisme et pour l'illustrer, je vous propose un texte écrit par une élève de seconde (dont j'ai volontairement laissé les erreurs...):

Le Souvenir

L'orthographe et moi, on a jamais été trés copain. Je me suis toujours demandé à quoi elle servait, et pourquoi elle et moi on n'accrochait pas!
J'avais comme l'impression que c'était elle qui me rejetait, même ma soeur de 8 ans ma cadette pris le dessus un samedi matin lors de ma dictée habituelle du samedi matin avec père. C'était un samedi matin égale aux autres, mon père tenter d'articuler un maximum afin d'elliminer toutes sortes de fautes sur ma copie, comme si même lui avait peur de les voir!
Tout se déroulait de façon monotonne je n'avais rien remarqué
Elle se cachait là, dans le mot feuille, une faute!

Après avoir lu et relu, il pris ma feuille (avec un i) et releva toutes sortes de fautes.
Il s'arrêta sur ce fameux mot feuille, il lui manquait le "i"

Naturelement il releva les yeux me demanda de regarder ce mot, là, feuille, et de voir si il ne manquait pas quelquechose.

Et la, au fond de la pièce comme si on l'avait oublié, ma soeur, si innocente, dit simplement "I"!

La honte! Elle qui avait 4 ans qui ne savais même pas ecrire son nom, elle, elle l'avait vu!
NON! Surement du hasard...
La dictée se termina là!
Mon pére avait etait subjugué par ma soeur qui elle voyait les fautes.
J'ai toujours sus qu'elle avait eut de la chance.


Pour moi, ces lignes valent tous les manuels didactiques destinés aux enseignants...

Quand les choses se compliquent...

Pour rebondir sur le dernier article, sachez chers lecteurs que mes voeux sont faits, envoyés, et en cours de signature chez mon chef d'établissement...Les vacances de noël approchent, les élèves commencent à compter les jours qui les séparent de leurs cadeaux et bientôt, je bouclerai ma valise pour le retour nantais annuel...

Au bout de ces 4 mois, je commence à me sentir à ma place dans cette classe. Les gosses ne sont pas tous des anges, loin de là mais je m'y suis attachée. La vie commence à prendre une cadence soutenue et l'ennui s'efface. Mais dans cette rapidité, comment faire les bons choix? Comment être sûre de ce que je veux? De ce que je voulais? De ce que j'aurais voulu et de ce que j'ai fait pour y parvenir?

Où serai-je dans un an? Avec qui? Et pour combien de temps?

J'aimerais me dire que tout roule, et je n'en suis pas loin, je touche du bout des doigts la perfection mais des questions restent sans solution apparente. Je dis régulièrement à mes élèves que la réponse est bien souvent cachée dans la question et quand ils ne trouvent vraiment pas, c'est que j'ai mal posé la question...C'est peut-être le problème actuel...Est-ce que je me pose les bonnes questions?

En attendant l'interro, je dois apprendre mes leçons, les leçons de cette année tremplin vers un autre point de vue, un autre horizon, d'autres attentes et d'autres espoirs...En route vers la vie adulte, avec mon "A" collé à l'arrière, je passe la première sans lâcher le rétro des yeux...

Mutations...Sacrée stratégie!!

Nice, Besançon, Reims, Amiens, Rouen, Strasbourg, Dijon, Orléans-Tours, Montpellier, Aix-Marseille, Toulouse, Lyon, Bordeaux, Grenoble, Clermont-Ferrand, Martinique, Guadeloupe.

Voilà la liste de mes voeux de mutation pour l'année prochaine.

Vous me direz " Et pourquoi tu ne mets pas les académies les plus proches en premier, t'as envie de bouger?" Pas spécialement, si je pouvais rester dans le Languedoc, tout serait parfait...Oui mais voilà, quand on commence dans l'enseignement, nous sommes envoyés dans les académies dites "pas chères". En fait, nous cumulons des points grâce à notre ancienneté, notre situation familiale, nos divers handicaps...Or, n'étant pas mariée, ni mère de trois ou quatre bambins et ayant la chance d'avoir une santé de fer, je ne peux qu'espérer les académies "bon marché", celles qui demandent en général peu de points. Et comme tout le monde le sait, les deux académies qui recrutent souvent les novices sont Créteil et Versailles...Hum hum...Si un certain nortais dont je tairai le nom ne rêve que d'une vie parisienne, pour ma part, je cherche à l'éviter...Il m'a donc fallu éplucher la presse syndicale et trouver les villes qui demandaient à peu près le même nombre de points, j'ai nommé les 8 premières de la liste.

Quant aux académies du sud, elles ne sont pas aussi chères que Nantes, Rennes (tiens?) et la Corse, mais je risque en travaillant là-bas d'être TZR, c'est-à-dire de faire les remplacements quand on en a besoin et sinon, de faire les permanences dans un établissement un peu pioché au hasard...Je les ai donc listées mais sans grande illusion.

Et enfin, je me suis repenchée sur des académies pas chères, mais pas chères du tout, les DOM-TOM! En réalité, il faut le même nombre de points que pour Créteil... Certes, le déménagement serait plus compliqué et le Noël en famille ne serait pas assuré mais bon...Pouquoi pas?

J'ai jusqu'au 8 décembre pour modifier ces voeux alors si quelqu'un a une meilleure stratégie à me proposer, il ne faut pas hésiter!!

1ère visite, 1er retour...

Le premier trimestre prend fin, dans une semaine exactement, je serai en conseil de classe...Le dernier article remonte à un peu plus de deux mois et, bien sûr, il s'en est passé des choses et des choses!

J'ai toujours mes 24 élèves, ils ont toujours le même nom, la même tête...et j'aime toujours autant ce boulot! J'adore monter les escaliers, me planter devant la porte, ma malette en cuir serrée dans mon poing et attendre le silence avant de rentrer. "Quand on a sorti ses affaires, on peut s'asseoir.", l'appel, rappel de la dernière séance et de la progression d'ensemble, lancement de la nouvelle séance, cours dialogué, passage à l'écrit, lecture, écriture... "Je peux avoir le silence s'il vous plaît?!!"

Dès le début, j'ai senti que mon autorité (si elle existait) devrait se renforcer. Trop confiante, trop douce, trop souple...Je n'arrive pas à m'imposer, sans doute parce que je ne me sens pas réellement prof'...Le CAPES c'est une chose, faire la classe, ça marche, mais me regarder dans le miroir et y voir une enseignante, ce n'est peut-être pas pour tout de suite. C'est d'ailleurs ce que la "visiteuse" n'a cessé de me répéter: "Vous êtes le chef, la prof'!"

Drôle de bilan que cette visite : une heure de présentation de la séance à venir (Que vais-je faire? Pourquoi? Comment est-ce inséré dans la séquence? etc...), une heure d'observation (Je joue à la maîtresse et les élèves, moins nombreux à cause de la grève font comme si de rien était.) et puis, une heure après, on me dit ce qui était bien et ce qui ne l'était pas...

Ce qui était bien: la mise en route du cours, le tableau, le travail préalable, les lectures, les passages à l'écrit, les élèves semblent être avec moi.

Ce qui ne l'était pas: mon manque d'autorité et donc, la chute progressive du climat de classe ainsi que la distribution de la parole puisque je n'arrive pas à faire taire ceux qui parlent tout le temps et je suis trop dans l'individuel et pas assez dans le rapport frontal.

Je ne sais pas si tout cela est bon signe ou non. D'après mon tuteur, il vaut mieux attendre la version papier avant de penser quoi que ce soit. De toute façon, je ne pense pas grand chose à l'heure qu'il est. Je dois commencer mes voeux de mutation, faire face à un souci que nous avons avec une élève et penser à moi, à ce que je veux devenir, voir, sentir, découvrir...

profession: enseignante

"Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons." V. Hugo

Voilà deux semaines que l'année a commencé. C'est si peu et pourtant, un tas de choses s'est passé en si peu de temps. D'abord, mes gamins, c'est comme ça que je les appelle quand ils ne sont pas devant moi : mes gamins. Le gamin par excellence, celui que nous avons tous dans la tête, c'est Gavroche, le gamin de Paris que Delacroix a illustré et qui, plus tard, aura donné son nom à une forme de casquette. Quand Hugo a créé ce personnage tombé par terre, la faute à Voltaire, pensait-il qu'il avait dessiné un profil de jeunes gens à jamais? Des gosses un peu grandes gueules qui provoquent sans toujours le savoir...De grands enfants un peu adultes qui se soucient du lendemain mais qui vivent chaque instant à fond. Ils sont petits oiseaux, c'est la faute à Rousseau.

En ce moment, je dois leur faire passer les évaluations nationales. Je leur ai expliqué que c'est un questionnaire auquel tous les collégiens doivent répondre, que ça ne compterait pas dans leurs moyennes, qu'ils peuvent passer les questions qu'ils ne comprennent pas, que ça n'aurait aucune importance, ils ont malgré tout paniqué et s'en sont voulu de ne pas réussir partout. "Mais Madame!! C'est notre avenir!! C'est important!!"

Voilà, il y a les textes, il y a l'IUFM, il y a les programmes, les infos, les reportages les conseils et il y a la classe: cette réalité du terrain qui ne semble jamais coïncider avec ce que j'attendais. Quand j'arrive avec mon porte-vues rouge bien propre, plein de fiches tapées à l'ordinateur, je sais que sur 55 minutes, au moins 20 n'auront pas été prévues. Ils sont vivants ces élèves, ils sont sensibles, réactifs, présents et cet effet de surprise c'est ce qui s'appelle la vie d'une classe. Ils sont tous uniques, tous différents, alors parfois, une voix, ma voix, c'est bien maigre pour leur faire entendre tout ce que j'ai à leur dire...Parfois ils décrochent, ils rêvent, ils discutent, ils pensent à autre chose, ils sont malades...Et je dois continuer à avancer. Souvent, j'ai envie de faire sauter le système de sonnerie, histoire de les garder avec moi un peu plus longtemps, de leur raconter toutes mes petites histoires et d'écouter les leurs aussi. Mais j'ai une "mission" (terme employé par les grands de ce nom) à accomplir : je dois enseigner le français, la lecture, l'écriture, la grammaire et tout ça...

premières impressions...

Ils sont 24, 13 filles, 11 garçons, ils ont 11 ou 12 ans, ils ont débarqué pour la plupart d'entre eux comme moi dans ce nouvel établissement et la rencontre fut intense pour eux comme pour moi. Première rencontre dans leur classe. Ils étaient avec leur professeur principal (P.P. dans le langage profs'), ils notaient l'emploi du temps, ils en étaient à la phase compliquée des semaines A ou B et moi je suis entrée pour me présenter comme on me l'avait demandé. Cinq minutes environ pour leur donner mon nom, pour essayer de repérer leurs visages et leur dire que nous allions passer une année que j'espérais bonne. Mon regard s'est automatiquement porté sur une belle jeune fille presque aussi grande que moi. Dès cet instant, j'ai su qu'elle était doublante: contrairement aux autres, elle n'avait pas l'air stressé, elle avait même plutôt des yeux qui me disaient d'aller me faire voir, mon discours, elle l'avait déjà entendu et elle s'en foutait. Plus tard, j'ai appris son nom et ses difficultés cognitives...

Je les ai retrouvés au self. Assise entre leur prof' principale et un groupe de petits mecs avec des baskets flambant neuves, j'ai commencé à apprendre leurs visages et leurs noms. J'ai aussi commencé à répondre à des questions...Des gestes tout nouveaux que j'ai adoré découvrir!

Jeudi, première heure en classe. Je suis allée les chercher dans la cour, juste après la récré...Les escaliers, le rang devant la porte, l'entrée en classe, ils s'assoient. Première règle : "Je suis ravie de voir que vous êtes déjà très à l'aise mais je ne me souviens pas vous avoir demandé de vous asseoir..." La première fois que j'ai vu cette technique, elle m'a semblé un peu militaire mais finalement, comme je leur ai expliqué, c'est la seule façon (que j'ai trouvée) pour les calmer dès les premières minutes. "Asseyez-vous". Je me représente, ils se souvenaient de moi, je fais l'appel. Je n'ai presque pas écorché leurs noms (petite victoire) et déjà, j'apprends leurs prénoms. Mais, ce n'est pas suffisant...Préparation du chevalet, ou cavalier (que certains auront compressé au cours suivant en Chevalier), et ce ne fut pas une mince affaire! Déjà un quart d'heure de passé!! Deuxième moment, remplissage de la fiche de présentation. 30 bonnes minutes pour répondre à ces petites questions...(Cette année, il va falloir que j'apprenne à ralentir...) La plupart d'entre eux est effrayée par l'orthographe. Un de mes élèves m'a même dit qu'il voulait faire de la grammaire car il se trouve nul en français. "Non, tu n'es pas nul. Est-ce que quelqu'un peut me dire ce que veut dire être nul?" Ma belle doublante lève aussitôt la main: "C'est quand on a de mauvaises notes, qu'on ne sait pas faire les choses et qu'on déçoit sa famille." Premier pincement au coeur. Derrière sa réponse, il y avait un semblant de "nulle, c'est moi". Ne pas rester bouche bée, rebondir : "Ca c'est ce que vous croyez, mais le nul, c'est ce qui n'a pas de valeur, nul, c'est rien! et vous n'êtes pas rien, vous avez de la valeur et même en français, la preuve, c'est que vous le parlez tous les jours!" Fiches enfin remplies, je peux leur offrir un cadeau que je leur prévoyais depuis quelques jours : lire à haute voix le début d'un roman racontant l'histoire d'un garçon nouveau dans un collège...Succès!! Ils ont été attentifs! A fond! Ils ont pu raconter le début à celle qui était sortie pour aller aux toilettes!(toujours ma doublante) et le lendemain, première question: "Est-ce qu'on va continuer le livre d'hier?" Malheureusement, nous n'en avons pas eu le temps...Ils le savent, si tout se passe bien, ils auront la suite de l'histoire! (Avant de me quitter, une est venue me voir pour me dire que j'avais de la chance d'être belle et fine...franche la petite!!!)

Le vendredi, séance de deux heures, dans une salle qui devait atteindre les 30 degrés sans le moindre brin de vent! Un peu d'étymologie latine (merci M. Dousset et Mme David), de la lecture, de l'écriture mais toujours dans le jeu. C'est une classe vivante (parfois un peu trop) et je sais qu'à toutes mes questions, j'aurai des dizaines de mains levées! A la fin, je connais leurs prénoms à tous, j'ai repéré les élèves qui avancent très vite, un peu moins, les bavard(e)s, les sages, les bébés, les matures...Ils sont géniaux! Naturels! Volontaires! Pour un premier groupe, j'ai de la chance. Ils ont tous lu cet été, ils veulent tous progresser en langue, ils veulent tous des livres de grands...Bien sûr, je n'aurai pas le temps de faire tout ce que le programme et l'IUFM attendent de moi mais ce n'est pas grave. Je préfère faire moins et bien que l'inverse. Pour l'instant, ils sont plus CM2 que 6ème, je dois m'adapter à la réalité de cette classe que j'adore! En salle de profs, je me sens encore mal à l'aise mais dès que je les vois en rang, dès que je ferme la porte de ma classe, c'est fini, je suis bien, détendue, je parle fort (ils me filent même leur accent du sud), je les regarde droit dans les yeux comme si je les connaissais depuis toujours et eux aussi ont l'air bien. Ils rient, ils parlent sans complexe, ils me font même un peu de lèche, c'est drôle, c'est du bonheur en salle de classe!!Un parcours que je ne regrette pas, j'avais raison, ma place est à l'école, le tableau dans le dos, mes élèves face à moi, à leur écoute, à leur regard. J'ai hâte de les retrouver, ils seront mon plaisir cette année. Sous le stress de la validation, je vais avoir besoin d'eux...

commençons par le début

J'avais la possibilité d'enseigner au collège ou au lycée...L'académie a décidé de m'envoyer au collège Jean Bene de Pezenas...Pas de problème! Je dirais même que cela m'arrange. Le lycée est encore très (trop) proche pour moi, j'ai l'impression que c'était hier que je conduisais ma vieille fiesta pour aller voir si mon nom était bien sur la liste des admis au bac...Bien sûr, j'ai changé depuis le lycée! Sans parler de mon apparence physique qui a plus qu'évolué, en quatre ans, j'ai avancé dans ma recherche de moi-même: finalement, ce n'étaient pas les langues vivantes qui m'attendaient sur les bancs de la fac mais la littérature...Un truc que j'avais toujours eu plus ou moins en moi : lecture, écriture, sensibilité du verbe et de l'idée...Et malgré ce que beaucoup de membres de ma famille croyaient, ce n'est pas l'école de journalisme qui a pris la suite de la Licence mais l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Montpellier, direction le concours des enseignants du second degré! Enseigner, j'y avais déjà pensé en quittant le lycée, l'idée ne m'avait jamais vraiment lâchée mais elle était dans un coin de ma tête, sans m'encombrer. J'ai profité des profs de la fac qui ont su me faire grandir, qui m'ont appris à lire et à écrire avec beaucoup plus de finesse sans réellement voir plus loin que les prochains partiels. Mais toutes ces années passent si vite! A 22 ans, je me rends compte que les années ne peuvent se fixer dans un rythme car elles s'accumulent les unes derrière les autres et, par relativité, elles deviennent moins importantes...Quand j'étais enfant, il me semblait qu'un mois était une éternité, et aujourd'hui, c'est à peine une semaine! Le temps, les années, ce sont des mesures instables et qui pourtant ne nous quittent pas. 22 ans, seulement 22 ans ou déjà 22 ans? Que penseront mes élèves de moi? Me verront-ils jeune, plus vieille, jeune mais pas trop? Bientôt, ils se transformeront en adolescents et eux aussi rentreront dans cette course étrange mais aujourd'hui, ce sont encore des enfants.

Et oui, au commencement, il y eu la SIXIEME...(Quoi de plus logique pour commencer dans le secondaire?) "Les petits sixièmes"...Un groupe d'élèves de 10-11-12 ans m'attend pas très loin d'ici et s'ils savaient comme je les attends aussi! Je commence par le commencement...Finalement, c'est rassurant! Comme eux, je serai nouvelle, un peu perdue, impressionnée!! Onze ans nous séparent. Quand ils sont nés, j'entrais justement en 6ème! Mais ça, je ne leur dirai pas bien sûr, je dois être l'adulte, je serai la prof de français. 22 ans, c'est le double de l'âge de la majorité d'entre eux, une vie, leurs vies nous séparent dans le temps et je n'ai que quelques mois pour qu'ils m'adoptent...Un beau défi! La vie commence, c'est le début de l'histoire!

Il était une fois une classe...

souvenirs suédois

C'est la fin des vacances, je suis rentrée de Nantes hier après avoir fêté le mariage d'Emilie et Badice et déjà, le cartable se prépare...Mais avant de vous donner mes premières impressions de jeune prof, je voulais juste partager avec vous quelques photos prises dans un coin de modernité et de repos. A 2000 km de paris, les pieds dans la Baltique, l'archipel de Stockholm fut pendant 17 jours notre belvédère vivant. Un endroit du monde où le stress n'existe pas, pas de coups de klaxon, où le bilinguisme est général, où l'art mélange modernité et tradition...A 20 minutes du centre de la capitale, on est en pleine nature, tout est vert et fleuri et même si le temps n'a pas toujours été de la partie, les paysages ont su nous charmer!

Vis, ou la vie...

La Vis, c'est une rivière, un cours d'eau qui coule dans une chaîne de petites montagnes, autour du Cirque de Navacelles...En la suivant, on peut s'offrir quelques heures de marche, dans un coin tranquille, loin de tout, histoire de se retrouver avec soi-même. Je pourrais faire un article genre "guide vert" mais il ne serait pas suffisant pour reporter ce sentiment étrange que seule la nature peut faire naître en nous. Le soleil tape sur nos épaules mais la fraîcheur de la rivière nous permet de respirer, d'avancer toujours un peu plus loin. Les plantes dégagent des parfums qu'il faut saisir rapidement car quelques mètres plus loin, ce seront d'autres fleurs, d'autres feuilles, d'autres herbes que nous sentirons...

Quand je suis arrivée dans cette région, il y a presque un an maintenant, je n'avais aucune image qui me venait à l'esprit...J'avais déjà vu la place Comédie, dont je n'avais d'ailleurs jamais entendu parler auparavant, nous avions marché avec Sylvain dans les axes majeurs de Montpellier mais au-delà de la voie rapide? Non, je n'avais aucune idée de ce qui pouvait m'attendre. J'ignorais ces paysages tous plus beaux et plus apaisants les uns que les autres...A chaque fois que nous partons vers de nouveaux horizons, c'est une surprise qui nous attend quand nous serrons le frein à main! Aujourd'hui, c'était le Cirque de Navacelles, un nom trouvé sur le site de l'office du tourisme...Il y a quelques temps, c'était le Pic Saint Loup et il y a eu le Lac de Salagou...Toujours un bonheur! Partir en randonnée, c'est une démarche que j'ai apprise avec Sylvain et dont je ne me lasse pas. Bientôt, ce sera la campagne citadine de Stockholm. Mais beaucoup moins loin de chez nous, il y a encore tout un monde à découvrir. Dans un an, mon nouveau patron, j'ai nommé l'Education Nationale me demandera peut être de quitter ce petit paradis qu'est le Languedoc Roussillon, mais d'ici là, j'ai beaucoup de pas et de photos à faire, beaucoup de fleurs à sentir, plein de regards à poser sur un décor encore nouveau...

en harmonie avec la nature...

Une envie de promenade, de profiter de cette région qui après un an, est pourtant toujours un peu nouvelle...Marcher au soleil, dans un décor qui semble vierge et qui pourtant, a été foulé à de nombreuses reprises mais qui est neuf à mes yeux...Le languedoc-Roussillon est plein de ce genre de petits paradis à découvrir les uns après les autres!

En route, à 40 km de Montpellier, le Lac de Salagou, au milieu de petites montagnes, un bonheur!

En grands grimpeurs que nous sommes Sylvain et moi, pas de crainte, nous marchons en suivant le lac, en bondissant, et même, parfois, en glissant un peu! Un petit plongeon de temps en temps pour se rafraîchir, cet endroit est vraiment idéal!! Tellement idéal que des hommes, et je dis bien des hommes uniquement, pas de femme, hommes d'un certain âge d'ailleurs, y font tomber le maillot! Et oui! si vous marchez un peu trop vers l'Ouest, vous trouverez plein de Gros Tout Nus! Je ne peux donc pas vous raconter la fin de la balade...Nous avons rebroussé chemin, ne nous sentant pas trop à notre place...mais je vous recommande malgré tout l'endroit, un truc à voir!!

Qui a dit que la rando est un sport de vieux? C'est pas surprenant ça? Non mais... "Tout nus et tout bronzés.."

Coup de dés, Coup de vent, Coup de vieux...mais comme c'est bon un tel coup!!!

Des pleurs, des cris, des coups de fil, voilà ce qui s'est passé hier dans mon salon entre 16h20 et 17h...Les notes sont tombées, le classement aussi, j'ai vu mon nom sur l'écran, j'ai eu du mal à y croire mais c'est pourtant vrai, je suis admise, j'ai réussi, je deviens prof!!

En un instant, la roue a tourné, j'ai commencé à quitter mon statut d'étudiante et je me dirige vers le monde de la vie active. Mais c'est un travail particulier, un boulot qui ne me fera pas quitter mon passé d'écolière, un travail qui me laisse dans la classe! Je n'arrive toujours pas à y croire! Et j'ai bien du mal à rédiger cet article d'ailleurs! Je suis comme partagée entre l'euphorie, le soulagement et aussi un peu de fatigue...Tout ce stress accumulé, toute cette année, toutes ces nuits blanches...Je suis comme vidée, lessivée, épuisée et pourtant, excitée comme une folle! Envie de pleurer et de rire en même temps! C'est un peu ce qui m'attend toute l'année à venir : moitié prof, moitié étudiante ; encore jeunette et en route vers l'âge adulte...Mais quoi qu'il arrive, quelle que soit la classe que j'ai, quel que soit le programme, qui que soient les inspecteurs, ce sera une année grandiose! La meilleure de toutes sans doute! avec sans doute un stage à l'étranger, mais surtout avec des élèves! des ados blasés bien comme on les aime!

ADOrables ADOlescents! Préparez vous mes agneaux! j'arrive! je suis pleine d'entrain, pleine de vie, pleine de bonheur, pleine de répondant avec les oreilles grandes ouvertes pour écouter vos histoires! J'espère que je pourrai noter vos phrases folles, vos excuses bidon que vous aurez trouvées parce que vous n'aurez pas fait votre boulot! J'arrive mes grands, mecs et nanas, je veux vous connaître, vous entendre, vous lire, vous observer... Pendant un an, je vous ai imaginés, je vous ai même rencontrés lors de mes stages et bientôt, je serai seule avec vous, je vous ferai face, je vous demanderai de me remplir la traditionnelle fiche de renseignement sur vous...J'essaierai d'apprendre le plus vite possible vos prénoms! Et vous m'appellerez Madame! bon, au début, je risque de ne pas comprendre qu'il s'agit de moi mais rassurez-vous, si je ne vous réponds pas, c'est parce que vous serez les premiers à m'appeler de cette façon, question d'habitude!

Voilà, j'ai le CAPES dans la poche, des livres dans le cartable et des rêves plein la tête! Un voyage m'attend, et une étape à franchir en septembre! mais tout se passera bien! je l'ai toujours voulu, je l'ai, je vais réussir!

PS: bien sûr, je remercie tout le monde, mais vraiment TOUT LE MONDE!!!

pour un petit tour, autour du capes, Tours, tour difficile à grimper

1er juillet, dans une semaine les résultats tomberont, et ce sera sans surprise je pense... Je vais revenir une dernière fois sur mes oraux, après, fini, je pleurerai un bon coup le 8 et puis je passerai à autre chose. Un voyage m'attend en août, et je referai une année de préparation...

Retour en arrière: nous sommes le 20 juin, il est 6h23, mon train part pour Paris où j'aurai une heure pour aller à la gare d'Austerlitz, direction Tours! Mon train est arrivé vers 13h30, il m'a fallu 20 minutes pour arriver à l'hôtel et quelques heures pour trouver le lycée dans lequel allaient se passer les épreuves...Juste derrière la cathédrale, histoire de permettre aux croyants d'avoir un peu d'espoir!

Le lendemain, je suis allée assister à des oraux, pour essayer de dédramatiser et je pense que cela m'a aidée et à 16h, réunion d'information! Discours un peu étrange du président du CAPES de lettres modernes: des chiffres, des consignes, des conseils, des blagues...Mais surtout, la convocation: littérature française à 7h10 le lendemain, anglais à 13h40 et didactique le lundi matin à 11h55...Pas si mal en fait!

En route pour la littérature! On nous fait mettre en file indienne dans l'ordre croissant des commissions, on nous fait monter un escalier et puis on nous bloque dans un couloir avec devant nous, des cartons numérotés, toujours selon les commissions...Je suis numéro 10, mes yeux se posent sur une enveloppe, ce sera celle-là, quoi qu'il arrive! (monstruosité de ce concours: c'est nous qui devons tirer notre propre sujet!!) Je tire donc l'enveloppe que j'avais choisie et là, panique, elle est ultra légère!! Non! Pas un choix Poésie/Théâtre!! Pas ça!! Tant pis, pas grave, de toutes façons, c'est tiré, on ne peut plus rien y faire! Allez, on entre dans la salle, je trouve ma place rapidement, je sors mes affaires et j'essaie de respirer!

"Vous pouvez ouvrir vos enveloppes!"

P...!! Le Cid de Corneille ou Contes du jour et de la Nuit de Maupassant! Un qui est tellement connu qu'on a plutôt intérêt à être calé, ce qui n'est pas mon cas et un que je ne connais pas...Bon, allons voir le passage de Maupassant... La Parure...Attends! Je la connais cette histoire! Je l'avais lue en 5ème! Mais à l'époque, on l'avait appelée "nouvelle"...Allez, je me lance, je pars sur une problématique générique et c'est bon! Et puis en la lisant, je me rends compte que cette Mathilde est assez proche d'Emma Bovary, le texte dont je rêvais!! Pas d'affolement! J'hallucine peut-être un peu! Vite, regard sur la chronologie: trop bien!! Flaubert et Maupassant étaient potes!! Allez, c'est parti!! en route pour l'explication de texte!!

Et finalement, je pense que je m'en suis tirée! Mon temps de couloir a été très court, l'entretien aussi d'ailleurs! Je crois qu'on s'est même un peu éloigné du texte pendant l'entretien...Ils ont essayé de me faire comprendre que j'avais un peu zappé la dimension sociologique du texte mais pas facile de voir où ils veulent en venir...Je ne connais pas encore ma note mais j'espère que je ne serai pas déçue car contrairement au reste des épreuves, je suis sortie assez satisfaite...

Deuxième étape l'anglais! Bon, cette épreuve pose problème en elle-même! Nous avons une heure pour commenter un texte deux fois plus long que le texte français, qui lui, se travaillait en deux heures, et sans dico alors que pour le français, nous avons droit à 3 dicos! Je précise d'ailleurs que nous avons un passage à traduire... Pas simple! tellement pas simple que j'en ai profité pour relire le texte pendant que j'attendais devant la porte et là, je me rends compte que la scène se passe pendant la guerre!! et M...!!! bon, ben il va falloir improviser! c'est ce que j'ai fait mais je pense avoir été ridicule! Quant à l'entretien, un désastre! Le monsieur qui m'adressait la parole n'articulait pas, parlait très bas si bien que je n'ai pas compris ce qu'il me disait! Et moi, grosse gourde, je n'ai pas eu le cran de lui dire que je n'entendais pas ce qu'il me disait...Quelle naze je suis!!!

Et la cerise pourrie sur le gâteau cramé: la didactique! foirage total comme diraient certains! Un dossier de merde : Le Rouge et le Noir de Stendhal en 2nde (je hais cet auteur et j'aurais préféré un dossier collège) et pas le temps de finir le brouillon...Et pas le temps non plus de finir l'exposé! il me semble que ce facteur est éliminatoire, ce qui pourrait expliquer les question de l'entretien! je pense qu'ils n'ont pas cherché à me sauver étant donné l'exposé! beaucoup de questions complètement folles sans trop de rapport avec la didactique mais plutôt avec mes connaissances qui ne sont pas bien larges! et même la question de vie scolaire était naze! En vérité, le prof de dida lui-même n'avait réussie à y répondre!

Conclusion, le CAPES, ce n'est pas pour cette année! Mais Tours reste une ville toute mimi! A visiter dans d'autres circonstances!

Je m'excuse auprès de tous ceux qui ont cru dur comme fer que j'allais décrocher ce concours cette année...Je suis désolée pour les élèves que je n'aurai pas en septembre (car je reste convaincue que j'aurais été géniale) et pardon à Sylvain qui a dû me supporter pendant un an pour rien...

UN SOMME NIE

Dormir pour rêver, dormir pour se reposer, dormir pour pouvoir attaquer... Mais la nuit porte conseil plus qu'elle n'apporte sommeil parfois. Insomnie, un somme nié pour vivre plus longtemps cette transition entre deux unités : les journées. Le passage d'hier à demain, ce n'est pas aujourd'hui (la nuit ne pouvant être ce jour de hui), c'est maintenant, ici, dans ce silence, dans le souffle des êtres et de la ville endormie. Le corps ne voulait pas dormir, les idées se sont éveillées une à une et bientôt, nous serons demain, un demain que nous appellerons alors aujourd'hui.

L'insomnie c'est la maladie des trop grands rêveurs. Elle touche ceux qui n'ont qu'une seule peur : la crainte de ne pas dormir, ceux qui veulent rêver, laisser leurs esprits se libérer un peu. Mais non, les yeux se rouvrent régulièrement, se tournent vers le réveil, les idées sont encore trop logiques pour entrer dans la période dite paradoxale... Les paupières, les yeux, le réveil, les idées: le temps ne passe pas...Un quart d'heure s'est transformé en éternité, le temps ralentit, les choses s'allongent dans leur durée comme cette journée qui ne peut s'en finir, qui n'aura pas de transition, qui aboutira à demain en ma présence.

Se retrouver seule dans la nuit, face à mes pensées, mes angoisses, mes craintes fait naître une parole silencieuse. Je parle avec moi-même, avec ma mémoire, avec mes mains, mes yeux mais tout cela dans le silence le plus lourd, le plus pesant...Il ne faut pas perturber cette plénitude que je n'ai pas atteinte hier soir...Petite, je me chuchotais des histoires dans une langue approximative, voire tout à fait imaginaire. 20 ans plus tard, les longues heures à attendre le lendemain n'ont pas vraiment changé...Je continue à me raconter des histoires mais cette fois, elles sont plus claires, elles m'aident à me comprendre, à m'entendre... Le langage sera toujours mon remède à tout. Parler, communiquer, raconter des histoires ou dire la vérité...Laisser sortir les mots de mon cerveau par mes doigts ou par ma bouche, c'est ma seule arme et mon plus gros présent. Ma voix peut être douce et dure, drôle et triste, guide ou perdue...Et bientôt, elle sera interrogatrice, didactique, enseignante...Voilà où ma nuit me conduit : vers un réveil prématuré! Il est 5h du matin, dans exactement quatre jours, mon réveil retentira et je me préparerai à prendre le train qui me conduira à l'oral... Ma voix devra être mon outil, ma force. Il faudra scander à ce jury que je peux et surtout que je veux, dire, parler, raconter tout ce que je sais et tout ce que je découvre à mes élèves!

Un somme nié pour une réalité retrouvée ; insomnie, tant pis! Je dormirai pour de vrai ce soir, ou demain, je ne sais pas si nous sommes encore hier, toujours aujourd'hui ou bientôt demain...

Mais chut, ils dorment tous encore!

Faisons le bilan...

Le mois de Juin est là, l'été approche, les lycéens commencent à faire la fête à la sortie des établissements...La fin d'une année scolaire riche en tout! en péripéties, en joies, en peines, en rencontres, en larmes, en rires, en espoir, en craintes, en déceptions, en soulagements! Une vie de 9 mois, le temps d'une grossesse humaine, le temps de la plus belle création au monde... Quand nous sommes arrivés ici avec Sylvain, nous étions un peu comme des touristes sur un nouveau lieu de vacances et puis il a bien fallu que les vacances s'arrêtent et que la vie suive son cours comme avant, mais ici!

Une nouvelle université, un nouvel appart', de nouveaux amis...La nouveauté est effrayante et captivante à la fois. Découvrir et s'habituer pour que le nouveau soit sien. Modeler le paysage, le regarder assez longtemps pour pouvoir dire "c'est chez moi!'"

Une phrase que je n'aurais pas pu dire si je n'avais pas eu cet entourage pendant ces neuf derniers mois. Bien sûr, je remercie Sylvain, mon doux Sylvain qui a toujours été là quand les choses ne tournaient vraiment pas rond, quand j'avais peur, quand j'étais en colère...Bref, quand il aurait eu raison de m'envoyer promener une bonne fois pour toutes!

Mais heureusement, il n'a pas eu à tout gérer! Des personnes que j'ai d'abord considérées comme des rencontres, puis des camarades et enfin des amis ont joué un rôle tout autant important dans ma vie ici! Des copains de galère capesienne, des gens incroyablement brillants, des personnes qui ont les mêmes ambitions tout en étant bien différentes de moi et les uns des autres! L'IUFM est réputé pour être chargé d'une ambiance compétitive...Et c'est peut-être vrai pour certains candidats mais pour ma part, je n'ai jamais ressenti cette rivalité! Je sais parfaitement que certains d'entre eux sont plus qualifiés que moi pour être enseignants dès le mois de septembre mais je ne considère pas qu'ils me prennent ma place. Non, ils le méritent, ils ont travaillé et leur intelligence ne fait que m'éblouir chaque jour un peu plus! Grâce à eux, j'ai réussi à travailler en groupe, chose que je ne savais absolument pas faire avant et c'est rassurant de savoir qu'on ne sera pas jugé, mais aidé!

Bref, l'année se termine et ma vie ne fait que commencer! j'ai encore des écrits à travailler et à obtenir! J'ai travaillé dur pour en arriver là et je sais qu'aucune autre profession ne me ferait autant plaisir que l'enseignement! Battons-nous camarades montpelliérains et nous allons réussir!!

Bilan final:

Petit ami vraiment génial, tout doux et gentil: 1

Toutou adorable:1

Appart' que j'adore: 1

épreuves validées du CAPES: 1 (l'autre n'ayant pas encore eu lieu, j'en suis à 100%)

Amis nantais qui ne m'ont pas oubliée: plein

Amis du sud qui comptent autant que ceux qui sont dans le nord: plein aussi!!

famille présente malgré la distance: 1

Finalement, je ne suis pas à plaindre, ma vie est réussie, et même si l'humeur du moment est plutôt aux larmes, ce n'est pas grave (un peu quand même), ils sont là...

les cols d'une terre inconnue, l'école, mon terrain connu

La destination tant rêvée du moment, me diriger vers un endroit que je connais si bien mais pour le découvrir sous un autre angle... Regarder l'école avec un regard adulte, avec la chance de l'avoir choisie, avec l'envie d'y rester! Pourquoi ce travail? Pour quoi vouloir être celle que les élèves redoutent (le français étant une matière pas autant appréciée que les autres...) Pourquoi rester dans cette institution et ne pas changer d'atmosphère pour découvrir un tout autre monde? Peut-ton voir l'école, le collège et le lycée comme un refuge loin de toute réalité? Est- ce qu'on peut aimer être dans ce microcosme où l'apparence et les railleries sont maîtresses de toute relation sociale?

Et bien, oui, pour moi, ce fut le cas! Pour beaucoup, c'était la torture, la plaie, avec toutes ces règles et ce travail...Heureusement, pour eux, il y avait la récré et la cantine et c'est sans doute ce qu'ils y préféraient...Mais moi, je me sentais à ma place sur les bancs, avec mon cartable accroché au dossier de ma chaise ou mon sac, quelques années plus tard, sac à dos, sac en bandoulière, sac tout neuf, sac décoré, sac oublié, sac balancé...Un bout de tissus pour contenir cette connaissance et ces découvertes...Connaissance et découvertes parfois laissées au fond du sac, oubli bien navrant le jour du contrôle! Les cahiers qui en savent plus que nous, c'est vraiment énervant! On sait exactement sur quelle page on a écrit ce qu'il faut répondre, on se rappelle même des petits dessins qu'on a faits dans la marge mais l'encadré rouge, qu'est-ce qu'il pouvait bien contenir?! Non, ça ne revient pas...Tant pis! j'improvise! Avec un peu de chance, j'aurai la moitié des points...Ces maudits points! Qu'est-ce qu'on a pu les chercher!! Pour ma part, ils ne se sont pas trop cachés jusque là, ils ont même largement contribué à ma construction... Car finalement, si je refuse de quitter l'école, c'est parce que le système éducatif a, et j'ai du mal à le dire, fonctionné au moins pour moi. C'est grâce à toutes ces règles apprises par coeur qu'on m'a félicitée le plus souvent! Pour certains, c'est le sport, d'autres les arts, le théâtre...moi ce furent mes rédactions, mes dissertations, mes études de textes...

Un rapport privilégié au langage...Il paraît que j'ai parlé assez tôt d'ailleurs. (Et quand je me vois marcher, j'ai sans doute su faire des phrases correctes avant des pas qui ressemblaient à une démarche équilibrée!) Vouloir dire, vouloir entendre, vouloir comprendre, vouloir lire...La lecture! Quel bonheur! Je ne me souviens plus du premier mot que j'ai su lire...Et j'entends par là la reconnaissance d'un mot que je n'avais pas vu écrit jusque là, parce que reconnaître mon prénom, ça, ce n'est pas lire pour de vrai. Non, mon premier mot lu par moi, je ne m'en souvien pas. Par contre, je me rappelle très bien d'un petit livre emprunté en grande section...La maîtresse avait mis ça en place: on prend un livre et on demande à sa maman de nous le raconter...Et bien moi, j'avais pris un livre qui racontait l'histoire d'une petite fille qui apprenait à faire du vélo. Cette petite fille avait des cheveux châtains, coupés au carré et un jean...(Tiens! ça me rappelle quelqu'un!) Et bien, à la grande fierté de maman, ce n'est pas elle qui me l'a racontée cette histoire, c'est moi qui lui ai lu!! Toute seule! Comme une grande! Dans mon petit lit blanc, assise sur les genoux de maman...Et ironie du sort, j'avais eu un mal fou à apprendre à faire du vélo (je suis plutôt du genre cérébral) et cela avait mis maman en colère...Alors, pour ne pas trop la décevoir, je lui ai lu l'histoire d'une petite fille qui me ressemblait et qui pédalait! Pas sportive, plutôt du genre tout doux avec un livre...Voilà ce que j'allais devenir au bout de 22 ans...Et voilà ce que je veux rester...

Je veux tous les matins, arriver fièrement à l'école car la veille, j'aurais découvert un texte qui m'a plu...Et plus encore, je veux qu'un gamin me dise que lui aussi, il a lu! Je veux qu'ils me sortent des jeux de mots, dévoilant leur pouvoir de langage à eux...La parole est un don, une merveille. S'exprimer, se comprendre, s'entendre...

Je dis

Tu racontes

Il, Elle explique

Nous chantons

Vous récitez

Ils écrivent

"Quand on partait de bon matin, sur les chemins..."

A bicyclette!

Voilà plusieurs jours que j'y pensais, après tout il fait beau, j'aime assez pédaler alors ce jour de grève nationale des transports en commun était idéal pour se remettre au vélo! En plus, il fallait que j'aille à la fac mais je n'avais pas d'horaire, j'y allais pour potasser sur des anthologies, donc pas la peine d'aller à toute vitesse, pour un reprise, c'était vraiment le pied!!

Il est donc 7 heures du matin, je descend au sous-sol pour m'emparer de ma bécane et vérifier qu'il n'y ait pas de pneu à regonfler (d'où cette heure ci matinale, je ne suis pas si lente quand même!)...

Ce vélo, je l'adore!! Mes parents me l'avaient offert pour mes résultats du bac... Un super B'Twin Five avec des freins hyper puissants, un cadre très haut pour que même les grands comme moi puissent ne pas avoir mal au dos après quelques km et une selle rembourée de gel qui ne fait pas mal aux fesses du tout! Bref, la classe! Faire du sport sans se faire de mal, telle est ma devise! Et sans vouloir faire de pub au magasin à enseigne bleue, spécialiste en équipement sportif, je conseille vraiment ce genre d'engins aux personnes qui, comme moi, s'en veulent de ne pas pouvoir courir longtemps mais qui ont aussi envie de ne pas se transformer en larves avant quelques années!

J'arrive donc au sous-sol, dans le box de ma propriétaire, là où sont rangés nos vélos, à Sylvain et à moi. Quelle ne fut pas ma surprise quand je réalisai que le destrier de mon cher et tendre avait été déshabillé de sa roue arrière! Quant au mien, je ne peux plus m'asseoir dessus, la selle n'est plus avec le reste...Cette superbe selle!! Le clou du spectacle! Ce que je préfère sur ce truc!! Je tiens d'ailleurs à remercier mes ravisseurs qui ont pris le temps de resserrer le papillon, pour que a feraille ne s'abîme pas trop non plus!

Habituellement, je ne suis pas du genre à être de mauvaise humaire dès le matin et ce, pour toute la journée...Mais là! J'avoue que je suis dans une colère noire!!! Surtout qu'en me rendant sur le site de ce fameux magasin, j'ai pu voir qu'il me fallait racheter une tige avec la selle (15€) car elles ne sont pas vendues ensemble mais qu'en plus, cette selle extraordinairement confortable est vendue 40€!!! Ce qui nous fait un total de 55€ à cause d'un gros blaireau stupide qui ne se gêne pour s'emparer de ce qui ne lui appartient pas!!

Mais pas de panique, je m'énerverai plus tard dans la journée, pour l'instant, il faut que je trouve une solution pour être à la fac au plus vite et me changer les idées avec la littérature du XVIème siècle...Le tram? Pas la peine d'y penser, la grève est suivie, il n'y en aura qu'un toutes les 20 minutes au mieux et il sera bondé...La voiture? Les stations se vident les unes après les autres et il vaut mieux économiser l'essence...Et de toutes façons, Sylvain en a besoin cette après-midi...

Eurêka! TAM+vélo=Vélomagg!! En gros, c'est le vélib montpelliérain! 4€ la journée, 5 le mois pour les habitants de Montpellier et 20 l'année! pas mal hein? Bon, ca ne remplace pas ma bécane adorée mais j'ai pu aller à la fac, travailler et c'est le principal!

PS: la Saison II de la série CAPES, intitulée Oraux commence le 21 Juin, ce qui me fait râter la fête de la musique mais que voulez-vous...

il pleut sur la ville comme il rayonne sur mon coeur

Et oui, une fois n'est pas coutume, aujourd'hui, Montpellier est sous la pluie et voilà maintenant plusieurs jours que je n'ai pas pu travailler un bronzage pourtant bien entamé...Et à ce propos, je suis vraiment désolée pour M. et Mme Paternoster qui prennent la route aujourd'hui je crois pour cette région qui, d'habitude est ensoleillée, je vous le promets! (je viens d'aller voir sur le site meteo france, et ils risquent de se prendre un bon week-end orageux!!)

Mais si vous saviez comme, finalement je m'en fous!!! Car depuis hier, la nouvelle est tombée et je suis admissible!! Ce qui revient à dire qu'il me reste un mois pour devenir une pro de l'oral et décrocher ce XX de concours à la XX!!! La première étape est franchie et même si le plus dur reste à venir, je suis déjà satisfaite!! Sur 4300 au départ, il n'en reste plus maintenant que 1600, j'en fais partie, ça fait du bien de le dire, de l'écrire, de le comprendre!!! (Et celui qui me rappelle qu'à la fin, ils ne seront que 750, ggGGRRR!! ça j'y penserai plus tard!!) D'après les rumeurs, la moyenne des admissibles serait à 7.5 contre 6.33 l'année dernière...La barre monte tous les ans, je n'ai pas le choix, il va falloir bosser, bosser et bosser!!!

Bref, tout ça pour dire que je remercie, encore une fois toutes les personnes qui m'ont soutenue, elles sont été plus importantes que jamais pour moi cette année. Les 800 km qui peuvent nous séparer ne changent rien à l'influence que vous exercez sur moi et c'est toujours bon de vous savoir derrière moi...

La suite de la série CAPES au prochain épisode, dans une Saison II, intitulée "Oral à Tours"!! (les dates de diffusion de ces épisodes seront connues la semaine prochaine)

retour difficile à la réalité...

Et bien voilà, j'ai beau fait tout mon possible pour l'oublier, les résultats ne vont pas tarder... Cette semaine sera décisive! Après un long week-end sous le soleil parisien à profiter de ma famille, je vais devoir me réveiller et admettre la Grande Nouvelle, à partir de jeudi au plus tôt, samedi au plus tard, je pourrai enfin dire si je vais ou non à l'oral... Pas fière la Gwen! C'est la première fois en quasiment 20 ans de scolarité que me sens autant fragile, que j'évalue si négativement mon travail! Je sais que la plupart des personnes qui m'entourent depuis toujours ou depuis peu m'ont déconseillé d'être négative (en fait, ils me l'ont presque interdit) mais le fait de me mesurer à autre que moi-même me fait vraiment très peur...Surtout quand on sait que des normaliens sont inscrits, des thésards bref, des personnes qui ont bien plus que ma petite licence! Dur dur d'admettre qu'on est bien fragile à côté des autres! Difficile de ne pas pouvoir jouer la carte de la psychologie de l'étudiant! Mais oui, vous aussi vous le faites: écrire comme parle le prof, citer les textes qu'il aime bien, se préparer en fonction des indices lancés dans le cours...Toutes ces petites astuces qui permettent une réussite certaine! J'avoue, j'en ai largement usé pendant toutes ces années! Si vous saviez le nombre de devoirs que j'ai lus avec les yeux de mon correcteur! Exemple: cette année, une dissert' sur le roman...La prof étant fan de Kundera et de Proust, je ne me suis pas gênée pour en balancer à tous les paragraphes! Oui mais voilà, le jour du concours, on ne sait pas qui va nous corriger, on n'a pas de programme, il faudrait tout savoir (ce qui est bien sûr impossible, surtout en littérature) et quand on ne connaît pas trop l'auteur du sujet, pas simple de s'en tirer avec les honneurs! Cette année, sujet sur la poésie, un point de vue d'Aragon dont je ne connais qu'un roman et avec qui j'étais parfaitement d'accord! Et en lisant ça, je pense à Pierre, la tête de la promo qui connaît Aragon sur le bout des doigts!

Je sais, il n'y a pas que des Pierre à se présenter à ce concours mais bon, il y en a...Et malheureusement, je n'en fais pas partie! Alors je pense vraiment qu'une deuxième année sera nécessaire!

Et pourtant, je continue à y croire, je continue à rêver d'une rentrée 2008 en PLC2, une rentrée en tant que prof, avec un bloc de fiches de présentation, à apprendre le visage et le noms d'ados blasés qui, je le sais, n'en auront rien à faire de mes textes mais que je ne pourrais m'empêcher d'aimer... On ne peut pas être certain de son avenir, et c'est assez flippant, c'est évident mais je sais ce qu'aujourd'hui je veux être... Je veux être enseignante, je veux avoir ma sacoche en cuir, écrire au tableau, noter les absences, corriger les copies... et partager ce que j'ai appris! Montrer à ces gamins ce qui me plait, me livrer un peu, offrir beaucoup!

Voilà, quelques lignes qui font durer encore un peu le rêve...Bientôt ma réalité! pas forcément envie de la connaître mais je n'ai pas le choix... Allez, courage, je n'en mourrai pas, quoi qu'il arrive!

visite familiale, épisode 2

Il y a quelques temps, je recevais ma jeune soeur venue passer quelques jours au soleil avant son stage, histoire de se reposer un peu... Et pour compléter le tableau familial, ou plutôt ma collection de photos murales, je vais pouvoir ajouter les bouilles de mon papa, ma maman et mon petit frère qui sont arrivés jeudi matin, après une bonne nuit de route sous les étoiles...

Les retrouvailles se sont donc faites à 7h30, devant mon immeuble (je ne dirai pas ce que j'avais dans la main pour ne pas dégoûter les âmes sensibles mais disons que je sortais mon chien...) et les vacances ont réellement commencé autour d'un petit dej' copieux parfumé par le traditionnel brin de muguet qui, comme eux, avait fait le voyage depuis Nantes! (Là je pense bien fort à tous ceux qui ont fait la saison cette année, comme j'ai pu la faire il n'y a pas si longtemps...)

Enfin bref, c'était bon de les avoir à ma table, de les savoir ravis de retrouver Sylvain, de les voir tomber sous le charme de mon toutou et de profiter du soleil! (Même si Papa a eu du mal avec certains pics de chaleur...)

C'est d'ailleurs une drôle de posture que d'avoir ses parents chez soi...Pendant des années, on habite sous le même toît, à tel point qu'on en oublie que c'était chez eux plus que chez nous et un beau jour on reçoit un appel qui nous dit "On viendra chez toi dans deux semaines!"...Les règles s'inversent malgré nous...Ce qui aurait pu être un ordre il y a quelques années s'est transformé en conseil, c'est à moi qu'on demande comment faire tel plat ou comment fonctionne tel appareil...

Et pourtant elles redeviennent un peu ce qu'elles étaient...(Je veux dire par là que maman a insisté pour remplir mon frigo qui était loin d'être vide!) Sans perdre de vue ces années qui m'ont faite devenir -pas adulte mais- plus vieille, j'ai aussi pu redevenir la protégée et pas la protectrice..."Mon papa et ma Maman sont là, il ne peut rien m'arriver car ils gèrent tout mieux que moi, ils savent mieux..." La maison de là-bas est venue ici, et je les en remercie!

Quant à Corentin, il est presque aussi grand que moi (même si je ne veux pas lui reconnaître) et son humour est la preuve d'une intelligence fine que j'admire! Mon Coco, je te vois encore avec tes bouclettes et tes mouchoirs trempés que tu suçotais toute la journée en regardant "Peter et Eliot le dragon" que tu connaissais par coeur! C'était il y a environ 12 ans... Aujourd'hui, les 8 ans qui nous séparent me paraissent moins larges, nous sommes beaucoup plus proches, le dialogue est plus aisé, tu as grandi autant que j'ai vieilli, c'est drôle et flippant à la fois! Mais nous ne pouvons rien y faire...Continue d'être toujours aussi drôle, c'est tout ce que je te demande!

Je peux maintenant passer à l'album souvenir qui est finalement bien maigre, je m'en excuse! Bon, il y a bien entendu eu balade dans la ville dès le premier jour...Mais après une telle nuit de voiture, la rando a du attendre le lendemain! Et oui! Une bonne grimpette sur le Pic St Loup, histoire de re-souffrir! Je n'aime toujours pas me faire mal mais en voyant les difficultés éprouvées par papa dans la montée, je me dis qu'il y a peut-être un peu d'hérédité dans tout ça...

Pour Corentin, le moment tant attendu des retrouvailles avec Star Khebab et les glaces de Sucré Salé a bien eu lieu, Maman a pu se rafraîchir dans la Méditerranée et Papa a démontré que son côté bricoleur s'est largement amélioré! Et oui! après des mois à proposer aux voisins de voir par la fenêtre ce que nous regardions à la TV, Papa et Sylvain ont monté des rideaux!!! Youhou!! (Appel à Clément: interdiction de jouer avec!)

Conclusion, de bons moments passés ensemble, de bonnes parties de rigolades et de discussions...Vous me manquez déjà...A très vite!

JOYEUX ANNIVERSAIRE FLORENCE!!!

Tout a commencé par ce mail, reçu la semaine dernière:

Ami(e) jeune,
Tu es chaleureusement convié(e)à venir boire à ma jeunesse qui fout le camp le vendredi 25 avril à partir de 20 heures dans mon ‘home sweet home’ au 5, rue Jeanne d’Arc. Si tu sais où habite Pierre, tu sais presque où j’habite. Si tu connais pas Pierre, t’es pas plus avancé. Comme je suis certes bientôt vieille mais pas encore une vieille peau, voici un indice : http://www.viamichelin.com/viamichelin/fra/dyn/controller/Cartes-plans#locid=34MTE1ZG1iY2gxNTM1LjA0MmgyczEwNTQ0YjhjY05ETXVOakEzTlRVPWNNeTQ0T0RRMk5nPT1jTkRNdU5qQTJOVFk9Y015NDRPRFF4TlE9PWNORE11TmpBMk5UWT1jTXk0NE9EUXhOUT09MGdSdWUgSmVhbm5lIGQnQXJj
Je sais : une telle adresse, ça impressionne. Si avec ça, t’arrives quand même à te perdre, ne m’appelle pas.

Les conjoints, petits copains, greluches, grognons, Pelops, colocs, frangin(e)s et potes désœuvrés sont bien entendus les bienvenus mais pas les chiens (sauf si vous voulez qu’on organise des combats chiens vs chats, mais si j’étais vous, je parierais pas forcément sur le clébard…).

Détail bassement matériel : si vous viendez pas les mains vides, la fête sera encore plus folle.

J’espère que vous serez tous là pour me soutenir dans ce moment difficile. Comment ça, « tu dramatises pas un peu là » ?! Permettez-moi de vous rappeler que Brian Jones, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Jim Morisson et Kurt Cobain ont tous cassé leur pipe à 27 ans ! Donc oui, l’heure est grave : j’ai pas envie de mourir dans mon vomi :D

A vendredi et comme le chantaient si bien les Forbans : « Y’aura pas d’excuses valables : tous les absents seront coupables ». (ou l’art de réaliser qu’avec cette référence musicale, je passe définitivement pour un dinosaure…).

Nous nous sommes donc rendus 5 rue Jeanne d'Arc hier pour fêter l'anniversaire de Florence!! Et pour ne pas déranger les invités, j'ai choisi de ne pas prendre des photos avec flash alors ça peut choquer mais moi je trouve ça presque plus sympa!

petit séjour pour ma grande petite soeur

Dimanche 20 avril, il pleut à torrents sur Montpellier, la gare est bondée, à tel point que je ne l'ai pas vue arriver. Le téléphone vibre dans ma poche:

"Oui?

_ T'es où?

_ Ben dans la gare...Et toi?

_ Devant un macdo...

_ Bon ben j'arrive!"

Sylvain, Shadow, suivez-moi, elle est dehors! Oui, elle est là, adossée à la vitre, elle fume, elle a l'air crevée mais elle est toujours aussi belle! Elle semble avoir vieilli aussi, elle est grande ma petite soeur, elle est devenue une belle jeune femme, élégante...Un physique complètement différent du mien qui laisse pourtant voir quelques traits qui nous sont communs...J'adore la regarder, il m'est même arrivé de pleurer en la voyant danser lors d'un gala, elle semble être recouverte d'un voile lumineux qui fait qu'on est obligé de la regarder!

Parallèlement à son installation, le soleil a percé les nuages, tout doucement pour atteindre une bonne température estivale et raviver les couleurs de nos peaux. Elle avait raison cette maîtresse maladroite: tu es un rayon de soleil ma belle Océane!

Pas de balades organisées, pas de visite de musée. Non, juste des déambulations au hasard dans la ville, des errances dans les magasins à la recherche de boucles d'oreilles ou de pantalons... "Des amies qui se ressemblent", deux copines qui rient de la même façon, deux filles-femmes qui ont la même voix, qui se complètent... Tu seras toujours en moi Océane, il y aura toujours un peu de ta personne qui me guidera dans mes choix, je t'admire, j'aimerais te ressembler un peu plus!

Merci de ta venue, reviens dès que tu le souhaites, la porte est grande ouverte! J'espère que la ville t'a plue, que tu t'es sentie bien dans ma nouvelle maison. En tout cas, tu le sais, Shadow est fou amoureux de toi et il est prêt à partager son abri avec toi encore et encore! Quant à Sylvain, pas la peine de te dire comme il t'adore! (Peut-être pas autant que moi qui t'aime pour toujours!)

RDV au sommet de mon paradis!

Avez-vous déjà eu le sentiment de mourir à cause d'une côte à grimper? (Sentiment bien sûr accentué par votre entourage qui semble avoir fait de la randonnée toute sa vie...) Avez-vous déjà eu l'impression que vos poumons allaient sortir par votre bouche, elle-même tellement sèche que vous n'arrivez plus à cracher? Avez-vous déjà ressenti cette lourdeur dans les pieds qui vous persuade qu'à la prochaine tentative de pas, votre talon restera cloué au sol? Pour ma part, je l'avoue, ce n'était pas la première fois mais j'avais un peu oublié l'effet que ça fait... Pas sportive mais alors pas sportive du tout la Gwen!! (Vous le savez bien...)

Et bien sachez que je suis montée aujourd'hui avec Estelle et Sylvain, (et eux, avec beaucoup plus d'aisance que moi) tout en haut de ça:

Et franchement, au sommet de ce Pic Saint Loup, les coubatures s'effacent, le souffle revient tout seul et on ne peut qu'admirer cette vue incroyable sur toute la région!

D'après la légende, il vivait une douce princesse, dont la beauté rayonnante avait conquit tous les cœurs des seigneurs du Languedoc. Elle demeurait auprès de son père, Seigneur de Saint-Martin-de-Londres, qui désespérait de lui trouver époux, car oncques ne fut plus difficile que la jeune fille. Or donc, elle promit de se donner au plus valeureux et plus chrétien des hommes. Trois Seigneurs de haut lignage, qui ne rêvaient que d’elle, partirent en croisade au royaume de Jérusalem pour défendre le tombeau de Notre Seigneur Jésus Christ , chacun portant les couleurs de la Dame : le Seigneur Loup, le Seigneur Clair et le Seigneur Guiral.
Tous les trois revinrent auréolés de gloire, précédés des légendes de leur fait d’armes.

Mais Hélas ! La Belle ne les avait pas attendu, et avait emporté dans sa mort tout espoir de noces et d’hyménée. Les trois chevaliers la pleurèrent, et se lamentèrent sur sa tombe. Ivres de chagrin, ils décidèrent d’honorer sa mort et de prier nuit et jour pour le repos de son âme. Chacun des trois Seigneurs choisit un lieu pour se retirer du monde, mais sans perdre de vue le fief de Saint Martin de Londres où la Dame avait vécu, car la proximité du tombeau de la Princesse leur était d’un grand réconfort. Clair partit sur une montagne au Sud, Loup à l’Est et Guiral au Nord, pour y vivre en ermite. Les gens des villages avoisinant les respectait pour leur vœux et leur piété. Une fois l’an, à l’anniversaire de la Dame, les trois seigneurs allumaient un feu sur la montagne, afin d’indiquer aux uns et aux autres qu’ils étaient en vie et conservait souvenirs en leurs saintes prières.
Mais une année, il n’y eu plus que deux feux. L’année suivante, un seul flambeau célébra la Belle. Puis plus aucune lumière… En mémoire de la vie des trois ermites, on décida de nommer les montagnes Saint Clair, Saint Loup et Saint Guiral.

Et ce qui est fou, c'est que cette légende continue à vivre...Tout au sommet, il y a une chapelle dans laquelle des familles de défunts viennent déposer une fleur, un mot...pour un être qui leur était cher... Comme dans l'histoire, la difficulté du deuil est présente dans l'escalade de ces pentes de calcaire mais en haut, la sérénité et la proximité avec les nuages nous apaise...Il y a quelque chose de magique dans cet endroit... Si près de tout et pourtant bien lointain de nos vies... Le vent souffle et nous vide les esprits, il n'y plus qu'à contempler, qu'à admirer...C'est beau! Mais beau comme Breton l'entendait: "La beauté sera convulsive ou ne sera pas." J'ai ressenti cette convulsion, ce courant électrique, j'étais loin de toute réalité, je me sentais voler, j'étais loin de ce fichu concours qui m'empêche de dormir encore cette nuit! L'air frais de l'altitude est entré dans mes poumons et m'a donné une impression de neuf dans mon corps et mes idées! Aéréé et aérienne, voilà comment je me suis sentie du haut de ces 600m!

J'espère que je pourrai faire connaître cette émotion à tous ceux et celles qui me manquent...Et j'ai bien l'intention de découvrir d'autres endroits dans cette région qui a certainement bien d'autres secrets à me dévoiler!