mardi 29 novembre 2011

Dernier dimanche de novembre



Il a fait beau le weekend dernier, sur Montpellier, sur Carnon aussi. Nous avons marché tous les 3 sur le sable encore humide de la récente montée des eaux. Nous avons marché tous les 3 sur le sable un dimanche matin, comme avant, comme au bon vieux temps...

mardi 18 octobre 2011

A quoi pensent les élèves quand ils regardent par la fenêtre?


Vue de la salle H303, collège Alain Borne, Montélimar



mardi 30 août 2011

Bilan estival

La fin des vacances. Le retour au boulot, ailleurs. Reposée, d'attaque.

Cet été, j'ai:
_ passé du temps avec S.
_ été affectée dans deux collèges de Montélimar
_ dit au revoir à la Seine-et-Marne
_ signé un bail pour un appartement qui me plait
_ pris des bains de mer ; on se rappellera notamment l'après-midi avec A., P., S. et un crocodile gonflable
_ bronzé
_ passé de bons moments avec P., A., M. et S.
_ nagé dans la piscine Antigone
_ découvert Narbonne, Barcelone, Saint-Guilhem-le-désert
_ bu trop de vin lors des Estivales
_ revu papa, maman et les p'tits
_ lu plein de livres pour moi et pour mon boulot
_ découvert Odilon Redon et ses tableaux un peu fous
_ pris des photos
_ pleuré devant le dernier Harry Potter ; pas pour le scénario, mais parce que c'est le dernier
_ mangé des kilos de pastèque alors que je pensais ne pas aimer ça
_ acheté un vélo, après avoir rencontré un drôle de vendeur, pour aller travailler
_ essayé de faire comprendre à la madame de chez free que je déménageais
_ aimé l'expo de Brassaï et ses photos sur l'Amérique des 50's
_ dormi d'un sommeil long et lourd
_ regardé l'intégralité des épisodes de Kaamelott et me suis convertie à How I met your mother
_ revu O., mon tuteur
_ remplacé le coca par des jus de fruits aux saveurs étranges et aux apports caloriques équivalents
_ aidé S. à choisir ses lunettes
_ assisté à un concert de jazz où le chanteur soufflait dans des coquillages et interprétait une rengaine dont les paroles étaient les suivantes : "J'ai mangé cochon - Il a mangé cochon - J'ai mangé cochon - Il a mangé cochon - J'ai mangé poule!!"
_ croisé C., affecté depuis un an dans l'académie de Versailles
_ réalisé que mes cheveux avaient bien poussé
_ bu des verres en terrasse
_ écouté de la musique et même chanté fort dans la voiture!
_ marché dans les rues de Montpellier avec toujours autant de plaisir

(et plein d'autres choses agréables qui ne me reviennent pas à l'esprit en écrivant...)


_ passé d'excellentes vacances!

jeudi 25 août 2011

Ciel du sud

J'allais partir en promenade canine. Le vent sifflait dans les arbres et là-haut, au-dessus de nos têtes, ils étaient au moins 40 à voler en spirale dans le bleu lumineux. Des flamants roses par dizaines. Il fait encore chaud, ici. J'ai changé de décor, c'est évident et c'est bon. Les montagnes ensoleillées, le vent fort et sec, les tuiles orangées, les mur jaunes, la lavande...

dimanche 21 août 2011

Montélimar, Episode 3

Mercredi 17 Août
20h- Nous partons avec S. sur l'A9, direction Lyon.
21h20 - Nous mangeons chez Ronald, dans la capitale du nougat.
22h - Découverte de la résidence la nuit. La nuit, c'est le mot puisqu'elle n'est pas éclairée. L'ascenseur est en panne. L'éclairage des parties communes se fait grâce à des détecteurs de mouvement.

Jeudi 18 Août
6h - Premier réveil dans ma nouvelle chambre. Dehors, le ciel est bleu-gris sur les montagnes. Il fait frais.
7h - Le réveil sonne. Nous nous levons, et nous préparons.
8h - Devant le magasin de location. Signature des papiers et nous partons.
14h - 60€ de péage plus tard... Arrivée à Mouroux, toujours aussi accueillante.
14h07 - S. commence par débrancher la machine à laver et nous nous souvenons que le robinet fuit.
15h - Déchetterie. Adieu armoire horrible. Joie du lancer dans les bennes et d'entendre le bois s'écrouler dans les cuves de métal.
16h - S. charge le camion. J'emballe les derniers cartons et démonte les derniers meubles.
16h35 - Je vide un sceau d'eau que nous avions pendu au robinet en fuite. S. le serre alors à la pince.
17 h - Arrivée d'E., c'est lui qui me représentera lors de l'état des lieux, mardi prochain.
17h35 - Nous n'en voyons plus le bout. J'ai l'impression que rien n'avance, que j'ai vécu pendant un an au milieu d'un tas de merdier.
18h - J'appelle edf. J'y reste plus de 20 minutes, la jeune femme avait besoin de parler, elle ne cesse de répéter les mêmes choses.
19h - Nous sommes en sueur et avons mal au dos.
20h45 - L'appartement est vide.
20h47 - S. veut s'assurer que toutes les portes du camion sont parfaitement fermées, il ouvre par accident une porte latérale.
20h48 - Nous appuyons de toutes nos forces pour refermer cette porte.
22h - Ménage.
23h - Nous nous couchons pour la dernière fois dans cette chambre, sur un matelas gonflable posé sur le sol propre. Nous ne nous endormons pas immédiatement, sans doute trop ankylosés et trop nerveux.

Vendredi 18 Août
4h30 - Le réveil sonne. Nous remballons le matelas. Nous coupons l'eau et l'électricité. Je glisse la clé dans la boîte aux lettres et je dis adieu à cet appartement que j'aurais détesté pendant un an!
5h05 - 85€ d'essence placés dans le réservoir.
11h - Arrivée dans la résidence. S. a bien conduit. Comme la veille, l'ascenseur est en panne. J'appelle plusieurs numéros, personne ne me répond, il faudra tout faire à pied. Il fait très chaud. J'habite au 2ème étage. Nous sommes fatigués. Nous n'avons pas le choix.
15h - Le camion est presque vide, nous avons survécu à grands coups de flotte et de coca. Il nous faut maintenant monter la machine à laver. L'effort est tellement dur que je me mets à pleurer, le souffle coupé.
16h - Tout est dans l'appartement.
16h20 - 90€ dans le réservoir.
17h - Nous reprenons la route, sous un soleil de plomb, la canicule s'est emparée de la région.
19h - Béziers, nous récupérons Shadow.
23h - Nous sommes couchés, épuisés.


lundi 25 juillet 2011

dimanche 24 juillet 2011

Saint Guilhem le Désert





Amours ridées

Leurs pieds se frôlent sous la table. La course des serveurs est invisible à leurs regards mélangés. Le champagne a le goût de leur premier rendez-vous. Ils ne se parlent pas, ou plus, leurs yeux sont leurs bouches, d’un langage à deux. Parfois un sourire, le plus souvent le silence. Elle a revêtu sa belle robe blanche, il a passé son unique veste de costume. Assiettes et verres vidés, ils se lèvent. Comme avant, comme toujours, il l’aide à enfiler son manteau. Leurs mains de plis se serrent. La vieillesse a fatigué leur beauté.

vendredi 22 juillet 2011

mercredi 20 juillet 2011

Clichés d'ici




Montélimar, épisode 1

Quand nous avons pris l'A9, direction Lyon, hier matin, il pleuvait un peu, juste une petite pluie fine d'été. Les kilomètres se sont additionnés et la pluie s'est faite plus forte, beaucoup plus forte. Parfois, la route disparaissait sous l'eau et seuls les phares rouges des voitures étaient visibles. Nous sommes arrivés à Montélimar sous ce ciel de crocodile et les visites ont commencé. L'appartement n°1 était grand mais sale, humide et sans électricité, je n'ai pas pu voir les 2 pièces les plus importantes d'un logement : la salle de bain et les toilettes. Les deux suivants étaient encore plus grands, et l'un d'eux était tout simplement splendide mais ma petite bourse n'aurait pas pu couvrir tous les frais. Je me suis finalement fixée sur l'appartement n°4. Il s'agit d'un F2, de 43m2 dans une résidence un peu à l'écart de la ville, résidence qui a la particularité de s'être installée dans une abbaye... Je vais donc vivre dans une ancienne abbaye rénovée avec ascenseur et interphone! Les fenêtre de la pièce principale (et de la chambre aussi, d'ailleurs) donnent sur les montagnes. Chaque pièce offre des placards. La salle de bain est équipée d'une baignoire et d'un meuble vasque noirs et blancs, ainsi que d'un chauffe-serviette, détail qui a beaucoup plu à S.! Malheureusement, j'ai oublié mon appareil photos dans la voiture lors de cette visite. Je ne sais pas quand je retournerai dans mon nouveau-chez-moi... Cela ne saurait tarder de toute façon.
J'ai aussi pu rencontrer mes nouveaux établissements. Le premier se situe en plein coeur de la ville, il est immense : Etablissement Alain Borne. J'ignore combien d'élèves y sont accueillis chaque jour mais ce que je sais c'est qu'ils y entrent vers 11 ans et qu'ils peuvent en ressortir avec le BTS... Le deuxième, quant à lui, possède un joli nom : Europa. C'est une ZEP, une peu à l'écart de la ville, comme beaucoup de ZEP, finalement... Encore 2 établissements à découvrir, de nouveaux collègues, de nouveaux gosses... Cela devient presque une habitude!

lundi 11 juillet 2011

Une journée d'été à Barcelone




Quelques heures sur l'autoroute. Le voyage le plus court de notre histoire. Une petite journée dans ses rues, dans ses vues...


lundi 4 juillet 2011

Aujourd'hui...

Aujourd'hui, je me suis réveillée, il n'était pas 5 heures du matin. C'est quand même con de se réveiller si tôt alors que je n'ai presque rien à faire de ma journée. Il faisait très chaud dans la chambre sans fenêtre mais je n'ai pas osé relancer le ventilateur bruyant qui aurait pu réveiller S. J'ai patienté jusqu'à 7h30, environ, puis je me suis levée. Douche. Etendre le linge humide. Sortir et nourrir Shadow. Aller en ville acheter baguette et croissants chauds, mais qui refroidiront avant que S. ne se lève. Lire. Ecrire. Aujourd'hui, je serai fatiguée.

Aujourd'hui, j'ai décidé de retourner à la piscine (grand plongeon prévu pour ce soir) et de reprendre l'écriture de mon roman. Vaste planning estival que je laisse encore un peu léger... Je me remettrai au travail d'ici quelques jours, mais pour l'instant, j'oublie tout.

Aujourd'hui, j'ai fait un cadeau à S. Un T-shirt, vert, sur lequel on peut voir un champignon 1 Up, comme dans Super Mario.

Aujourd'hui, j'ai lu environ 100 pages de Shinning (Quand je dis que je suis en vacances...) J'avais déjà tenté l'expérience, quand j'étais ado... J'étais trop jeune, sans doute.

Et surtout, aujourd'hui, mon petit frère a 17 ans. Mon petit frère bien plus grand que moi, maintenant. Mon petit frère qui me ressemble, ou qui me montre que les airs de famille existent réellement. Il y a donc 17 ans tout juste, papa venait me chercher à la grille de l'école, je n'irais pas en classe cet après-midi parce que "C. est né!" Apparu dans la nuit, à l'hôpital, sorti du ventre de maman... Dans la voiture avec O., direction la clinique. Tout petit et tout léger dans mes bras. Ses grands yeux bleu marine posés sur moi. Autour de moi, on me dit "Parle-lui!" Pour lui dire quoi? Ils sont cons, les grands, quand ils s'y mettent! Ca fait 9 mois que je l'attends, je vais attendre un peu avant d'avoir de longues conversations avec lui. Et puis je suis soulagée, ses oreilles sont de taille normale et parfaitement collées à son crâne. En revanche, il a de minuscules cloques d'eau entre les yeux et l'un de ses pieds pointe vers le plafond. Mais il est parfait.
1m40 plus tard... Ses yeux se sont éclaircis, et sont devenus bleus. Ses cheveux sont apparus, blonds et bouclés quand il les laisse pousser. Son pied ne pointe plus vers le haut et les petites cloques ont disparu (laissant place à d'épais sourcils de jeune homme). Nous avons le même angle, au bout de la mâchoire qui apparait quand nous tournons la tête... Comme papa. Le goût de l'anglais et de certains textes... Comme maman. Le dernier mais le plus grand d'une fratrie à la peau pâle et au rire sonore.

Joyeux anniversaire 'tit frère...
Je t'aime...

mercredi 22 juin 2011

Rien n'est jamais acquis...

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Aragon, chanté par Brassens

Comme si finalement, il y aura toujours une tâche noire, même dans le plus clair et le plus coloré des paysages. Comme si l'on devait toujours se battre, contre tout, contre tous, contre soi-même. Comme si l'on ne pouvait jamais se reposer. Comme si l'oubli total était impossible.

"Il n'y a pas d'amour heureux"
Vrai ou Faux? L'amour peut-il être malheureux? Est-ce que l'amour peut faire ressentir autre chose que de l'amour? Non, l'amour est beau parce qu'il n'est qu'amour ; il n'est rien d'autre que cette chaleur dans le ventre, cet apaisement. Ce n'est pas l'amour qui est malheureux, c'est ce qui peut l'accompagner : aimer une personne décédée, aimer une personne qui vous a quitté(e), aimer une personne malade, aimer une personne loin... Ce qui est triste, c'est le deuil, la solitude, la peur. Finalement, au fond de tout, il y aura toujours lui. Dans le ridicule mièvre, il est sans doute le seul à pouvoir nous laisser respirer. Je l'ai, moi. J'ai ce truc en moi. J'aime. Je l'aime. Cela me procure beaucoup de chagrin, de crainte, mais j'ai cette électricité en moi. Parfois, souvent même, je n'ai plus que lui. Comme une évidence. De quoi tenir le coup, encore un peu, jusqu'au prochain train.

Je devrais trouver un site internet vendant légalement, ou non, du gaz hilarant...

mardi 31 mai 2011

Entre deux livres


Voici venu le temps des cartons. La bibliothèque se vide. Entre deux pages, une feuille était cachée. Madeleine de Proust, dans tout ce bazar...
Programme des oraux pour se préparer aux épreuves de didactique. C'était il y a 3 ans, déjà. Il y a 3 ans, donc, j'étais convaincue que je n'y arriverai, que ce serait trop difficile pour moi. Il en a été ainsi pour la didactique (6/20) mais je suis quand même là, à ranger mes affaires pour ma 4ème rentrée... Nigoul et Durand... 2 tarés, passionnés d'une discipline que je ne comprends toujours pas. Enseignants depuis longtemps, ils ne devraient plus tarder à quitter le rang des actifs pour celui des reposants... TC? Tronc commun? LA, Langues Anciennes, je n'y allais donc pas puisque le latin et le grec ne font pas partie de mes connaissances. Les noms de ceux qui allaient tenter le coup : les courageux! Des noms (ou des surnoms) que je connais bien puisqu'ils sont devenus des amis, des collègues... Et d'autres qui ne restent que des noms, car ils ont pris une autre route... Qui avais-je pu surnommer H.Potter? Et les autres? Que sont-ils devenus? Je me souviens que nous étions 90 inscrits dans le groupe de prépa CAPES en septembre 2007... L'année suivante, dite PLC2 (Professeur Lycée Collège, 2ème année) nous étions moins nombreux...
Une simple feuille tombée de nulle part qui remet en images bien des souvenirs. Elles étaient bien ces années d'IUFM. La 1ère, bien que stressante au point maximal fut enrichissante : je n'ai jamais autant appris que cette année-là, tant en littérature qu'en relations sociales ou que sur moi-même, comme jeune adulte. La 2ème me transforma : l'étudiante devint prof, les bons camarades devinrent de vrais amis, la relation amoureuse fut pascée... J'étais loin, mais chez moi. Elles me manquent, ces années...

vendredi 27 mai 2011

Enfantillages

Augustin arrivait à Amiens
Bouffant brioche beurrée,
Confiseries, carrés chocolatés.
Doux desserts délicieux!
Enisha était en espionne.
Filature féminine, féline!
Gourmande geisha... "Garçon!
Holà! Halte!" Histoire
Incroyable, incompréhensible inventa :
"Je jouis jeudi :
Karaoké? Kiosque? Kermesse? _ Kamikaze!
loua le lubrique loulou!
_ Mais Mignonne! _ Ma main malaxe
Nichons..." Notre nippone nue
Orgasme ouvertement! Ô
Picard prend pied, pardi!
Quelle queue ! Quantité, qualité !
Rejeton reste raide
Sur sa sans-gêne. Sommeil.
"Ton tic-tac tintinnabule, tirailleur!"
Une union ubuesque!
"Viens vagabonder! Veux vadrouiller!
Wagons : Wallonie, Waterloo... Whisky...
X! X! X! Xénophile !
Yourte. Y yoyotte...
Zut! Zizi! Zob!

lundi 23 mai 2011

Chagrin de Lune

Dans la fatigue de l'ennui
Paroles rapportées de sanglots longs
Sans ses violons
Colère de la nuit

Mélodie de sa tristesse
Agresse en aigreur
Sons en gifle de pleurs
Caresses

Elle ne pleure plus
Lasse d'avoir trop pleuré
Dans ce nouvel été glacé
Comme nue

Vouloir être ta couverture
T'assoupir le temps d'une pause
"Puisque c'est ta rose"
Et panser tes blessures

mercredi 27 avril 2011

Rentrée? Pas tout à fait...

Nous le savons tous, quand on choisit le boulot de prof, c'est avant tout pour les vacances... Le truc, c'est qu'on en a tellement souvent, que la semaine de la reprise, on est juste bon à rien...

Hier soir : préparation du lendemain - préparation assez réduite puisque j'ai quand même bossé un peu entre deux bains de soleil montpelliérains - il ne me restait donc qu'à imprimer mes petites pages word contenant mon cours et le texte, entièrement retapé par mes soins... Plus d'encre noire? Pas un problème, je les imprime en bleu, la photocopieuse n'y verra que du feu de toute façon!

Ce matin :
8h : Arrivée matinale au bahut, pour utiliser la machine citée ci-avant.
8h15 : clope et café avec collègue d'histoire.
"Au fait, on n'est pas voisins ce matin...
_ Pourquoi? Tu bouges, toi?
_ Ben oui, avec le brevet blanc.
_ Ah bon...
_ Mais toi aussi tu bouges, ma vieille!
_ Merde... Bon ben j'irai vois ça sur le panneau..."
8h21 : Devant le panneau d'affichage, pas une nouvelle à ce sujet! "Moi j'ai trouvé l'info sur internet, on a reçu un message..."
8h25 : Mozilla s'est enfin ouvert (Windows 98 en salle des profs...), suis en 211. La cloche sonne.
8h27 : Dans la cour, je demande à mes Spice Girls de retirer leurs lunettes de soleil, la lumière n'étant pas si aveuglante.
8H35 : Dans la classe
"J'espère que vous avez de bonnes vacances, que vous n'avez pas oublié de faire le travail que je vous avais demandé (d'ailleurs, posez-le sur vos tables je vais passer le ramasser). Aujourd'hui, nous allons attaquer une nouvelle séquence qui portera sur un roman de George Orwell, intitulé 1984. Il s'agit d'une étude en extraits, vous n'êtes donc pas obligés de vous procurer le livre mais si, par hasard, un jour, perdus dans les rayons littérature de la fnac de Marne-la-Vallée en suivant un beau garçon ou une belle fille, selon les goûts de chacun, que vous trouvez cet objet (je leur montre mon exemplaire), que vous avez 5€ sur vous, et que vous avez envie d'y jeter un coup d'oeil, ce n'est pas moi qui vous en empêcherai!
Commençons par le commencement, pendant que vous écrivez le titre, je vous distribue le début du roman et hop, on se plonge dedans!"
8h41 : Et merde!!!! j'ai imprimé la fin du roman! Pas le début!
"Vous allez croire que je suis encore en vacances (et ce serait justifié) mais je vous ai donné la fin du livre, et non le début comme je vous l'ai annoncé! Mais ce n'est pas grave, nous allons travailler avec ce texte.

8h25 - Deuxième cours, soutien, niveau 5ème
Je leur balance un sujet d'écriture et je réfléchis à ma connerie. Le problème étant le suivant : je retrouve mes 4èmes en dernière heure et la deuxième séance sera consacrée à l'étude précise du DEBUT du roman! Bien entendu, je n'ai pas ma clé USB sur moi... J'ai bien enregistré mon boulot sur internet mais doute que la connexion me permette d'ouvrir mes pages... Enfin, faudrait le tenter pendant la récré... Mais non grognasse! T'as pas de récré aujourd'hui! Tu surveilles le Brevet Blanc, du con! Bon ben c'est mort pour la version word trouvée sur ma boîte mémoire... J'ai le livre avec moi, c'est mon dernier espoir. OK, il est plein de commentaires personnels : pas grave, un coup de gomme, de blanco et le tour est joué! Je numérote les lignes. Maintenant, il me reste à trouver le moyen d'en faire 26 exemplaires sans quitter ma salle de classe. Malheureusement, je ne sais multiplier ni les pains, ni les poissons, ni les pages d'un bouquin...
"A. Puis-je te confier une mission?
_ Ca dépend de ce que c'est...
_ (Me fais pas chier! Tu vas pouvoir aller gambader dans les couloirs pendant 10 minutes, en espérant que tu ne tombes pas dans les escaliers car ce que je m'apprête à faire est tout simplement interdit!) Pourrais-tu aller à la loge demander à ce qu'on photocopie ces pages du livre, tu vois, celles qui ont les lignes numérotées... J'ai mis un mot à l'intérieur pour expliquer que j'ai fait une erreur et que j'ai besoin de ces documents.
_ OK!"
L'ambassadeur quitte sa chaise sous le regard "dégoûté-grave-j'ai-le-seum" de ceux qui n'ont pas été élus pour cette quête.
Problème : le gosse tarde à revenir... Merde, il s'est enfui, à l'heure qu'il est, il est peut-être au troquet du coin, complètement bourré! Mais non, il finit par revenir.
"A la loge, la photocopieuse est en panne. Alors je suis allé à la vie scolaire, mais y'avait personne. Alors je suis allé à l'administration... et ils me les ont faites..."
Ok, en gros, t'as carrément dit au chef que je suis une gourde qui ne sait pas s'organiser et qui envoie ses gosses rattraper ses coups foireux pendant l'heure de cours... Super!
Tant pis, pas le temps de paniquer à propos du blâme qui me pend au nez! Je découpe mes bouts de texte (dont les derniers mots de chaque ligne ont disparu), je recolle tout ça sur une feuille de brouillon qui traîne dans une chemise, je repasse au stylo les numéros de lignes qui sont devenus illisibles et j'attends la fin de l'heure en corrigeant les erreurs d'orthographe de ces charmants bouts de choux!
Ca sonne, je les fous dehors! Je cours jusqu'à la salle de la collègue que je dois remplacer pour la surveillance. A peine entrée, elle se lève déjà, remballe ses affaires et s'approche, l'air libéré.
"Euh... C., je suis désolée mais est-ce que je peux te demander de rester encore 5 minutes, il faut que j'aille photocopier ce truc pour l'heure d'après...
_ Ben... T'as pas pu le faire avant?
_ (Si, bien sûr! Mais ça m'amuse de te faire chier, en fait! Et puis courir dans les escaliers du collège, c'est ma passion!) Non... Mais rassure-toi, j'en ai pas pour longtemps!
_ Bon ben d'accord..."

Ni une, ni deux, je vole dans les couloirs, un instant après, je suis devant les grands qui planchent sur le sujet de maths et moi, je me dis que je vais devoir me réveiller...

mardi 26 avril 2011

Rentrer

Au rythme de la musique et des lignes blanches
Vitesse trop élevée sur l'A71
Remonte là-haut remonte le temps
Vers la fin des rayons qui caressaient ma peau
Remonte le temps remonte là-haut
Vers ma poussière de craie
Vers leur poussière de cri
Sur la dernière route du nord
Le soleil casse le pare-brise
Le goudron hurle sous les roues
Dans la vitre le ciel bleu emmitoufle les lacs jaunes de colza

lundi 18 avril 2011

Pour Océane

Un inconnu m'a porté une boîte ce matin
Message en carton, cube voyageur
De mon vieux nord à un sud un peu moins neuf, chaque jour

Un inconnu m'a porté cette boîte maintenant ouverte
Coins arrachés carton déchiré boîte éventrée
Un coeur de papier froissé mots d'un océan délaissé

Vieillir sans son sel ses vagues et ses courants chauds
Retrouver son eau et s'y baigner un peu trop peu
L'aimer sans lui dire l'admirer en silence de loi

Merci
Je t'aime

mardi 12 avril 2011

Retour à la maison


Marcher dans ses rues. Sentir son soleil sur mes épaules. Me sentir chez moi. Peu d'endroits dans le monde m'offrent cette sensation. Je suis arrivée vendredi soir, dans la nuit et plus les heures passent, plus je suis convaincue que ma vie devrait être ici. C'est ici que je me sens le mieux, l'impression d'un refuge, d'un nid. Je ne veux pas partir. Et pourtant, je sais que dans peu de temps, encore une fois, je devrais prendre l'A75, direction le triste gris.
Je ne veux pas être ailleurs.

jeudi 7 avril 2011

Une journée qui commence mal...

A peine 8h, je vais devoir commencer à accélérer le pas... Pas réussi à m'endormir hier soir, suis crevée. Le réveil sonne, une fois, deux fois, trois fois... Finalement, je me lève 45 minutes après la première sonnerie. Douche comme un zombie. enrhumée. Vais chercher une baguette pour tenter de réveiller l'intérieur et je me fais arrêter par un agent de la police municipale, pas encore en service puisqu'il est dans sa voiture personnelle.
Le monsieur me passe un savon. J'avais laissé ma voiture sur le bord de la route alors qu'il y avait arrêté municipal pour une brocante!!!!
"Et j'ai reçu un papier pour me prévenir?
_ C'était affiché partout!!
_ ...
_ Et si! je vous ai mis un papier dans votre boîte aux lettres!!
_ Eh bien j'ai dû le confondre avec la pub...
_ Ouais ben vous avez de la chance qu'il ait plu! Sinon c'était fourrière et 200€! Alors maintenant, lisez les mots qu'on vous met!"

Conclusion : hâte de me casser de ce nid de ploucs...

mercredi 6 avril 2011

Jaune

Journée jaune, claire, lumineuse et presque chaude. Preuve de ma faiblesse mentale, les rayons du soleil suffisent à m'apaiser. Courir dans les chemins pour faire taire la fatigue et se donner le sentiment d'être vivante et réveillée. S'asseoir sur un banc, dans un jardin public, un livre-cadeau-d'anniversaire dans les mains, chercher une position confortable qu'on ne trouvera jamais, le soleil sur les épaules. Des gamins m'appellent pour que je leur lance leur balle qui est passée par-dessus la haie que leur mère a interdit de franchir. Je fume entre deux chapitres. Les pages sont jaunes de lumière. La peau rougit, un peu. Le livre est déjà terminé, il m'a plu, il a éliminé le temps qui me parait si long les autres mercredis après-midis.

mardi 5 avril 2011

Plaisirs du jour

Nouvelle vague psychologique : noter 3 plaisirs qui ont ponctué la journée (histoire de ne pas trop penser au reste, c'est-à-dire les galères et les chagrins...)
1- Je suis retournée dans mon ancien collège, j'ai donc pu discuter avec JNB. Vieux bonhomme, un peu aigri, un peu ours mais avec qui je me suis toujours très bien entendu et qui me manque, cette année.
2- Séance de théâtre avec mes 5èmes ; y'a pas à dire, jouer Molière avec eux, c'est toujours un succès!
3- Pas de copies à corriger, mes cours sont prêts... Une bonne soirée canap'-DS (offerte par Sylvain pour mon anniversaire) - télé

Finalement, la méthode n'est pas parfaite... Il m'a fallu réfléchir un bon moment pour trouver ces trois moments... Ils n'ont pas été bien forts. Vendredi, après les cours, je prendrai la route pour mon sud et mon sudiste qui me manquent toujours un peu plus... Et quand ces vacances seront finies, ce sera la dernière ligne droite vers la fin. Fin de la région parisienne. Une première fin dans ces années tristes. Bientôt, ou bien tard, tout cela sera derrière moi et ça, pour le coup, c'est un vrai plaisir avec les frissons et tout ce qui va avec!!!

1er Avril 2011 – 25 ans – Catherinettes

Catherinettes : Du prénom Catherine, maman, mais aussi « toujours pure » en grec ancien. Le jour de ses 25 ans, la jeune femme non mariée, en échange d’un repas de fête, se fait offrir un chapeau aux rubans verts (pour l’espérance) et jaunes (pour la jalousie) et décoré d’éléments symbolisant son métier.

Pas mariée, mais Pacsée, c’est pareil, non ?

Le Jaune. Je suis jalouse de :

_ tous ces couples qui vivent sous le même toit

_ tous ceux qui vivent à Montpellier

_ tous ces couples qui vivent sous le même toit, à Montpellier

_ ma collègue de lettre qui a deux jambes menues et musclées

_ des propriétaires de la Mégane III

_ de ma collègue d’anglais et de son mari, prof d’EPS, qui partent en Tanzanie

_ d’une élève qui a des cheveux splendides

Le vert. J’espère :

_ retourner vivre à Montpellier, avec Sylvain

_ réussir à lire et comprendre Proust

_ aimer le sport

_ finir le roman que j’ai commencé d’écrire

_ leur faire comprendre la différence entre nature et fonction

Symboles de mon boulot : professeur certifiée, lettres modernes :

_ cartons et camions de déménagement

_ mains levées

_ tableau vert + craies / tableau blanc + feutres

_ Ados

_ cahier de texte en ligne

_ copies

_ carnets de correspondance

_ conseils de classe

_ lectures : à haute voix, silencieuses, à la maison, en classe, obligatoires, facultatives

_ éclats de rire

_ colères

_ collègues

_ les voir grandir, puis partir

dimanche 13 mars 2011

Bientôt les cartons

Deux semaines que le travail a repris. Ils étaient tous là, comme si rien ne nous avait séparés. Rien n'avait changé à part le ciel : maintenant, quand je pars bosser, il fait jour. Ils ne se doutaient pas que je ne serais qu'un passage dans leurs vies, une brève rencontre, quelqu'un qu'ils auront croisé une petite année de quatrième ou de cinquième. Mais un an, rien qu'un an, maintenant, je le sais, j'en suis même certaine. Je quitte la région parisienne cet été et je n'y remettrai plus jamais mon cartable! J'ai manqué l'académie de Montpellier à pas grand chose, dix petits points ridicules mais je m'en rapproche : je pars pour l'académie de Grenoble. Ma géographie s'améliore avec les années et les demandes de mutation : 38, Isère ; 73, Savoie ; 74 Haute Savoie ; 07, Ardèche et 26, Drôme. Je devrais pouvoir prendre la route de ce dernier département. C'est ce que je souhaite, en tout cas. Il est le plus au sud et le plus proche de Montpellier : TGV ou autoroute...
Le cauchemar n'est donc pas tout à fait fini mais il s'améliore. Ce qui me fait le plus plaisir, c'est de savoir que s'il m'arrive d'avoir un énorme coup de déprime, comme il m'en arrive assez souvent, je pourrai prendre ma voiture et, en 2 heures, je serai avec S., chez nous.
Je ne pensais pas qu'il était si important de se trouver un endroit où l'on se sent chez soi, réellement. Choisir un lieu non pas pour son boulot, pour ses études mais parce qu'on s'y sent bien, vivant, en paix, en sécurité. J'ai rencontré Montpellier par hasard, surtout pour S. qui devait partir pour ses études ; je savais que ce climat me ferait du bien mais j'ignorais comme j'aimerais cette ville, ses couleurs, son mouvement. D'y retourner en fin de semaine me redonne comme un nouveau souffle. Je suis attachée à cet endroit comme à une personne, comme à toutes celles que j'y ai connues, comme aux bons souvenirs qui y sont nés.

Je quitte la région parisienne dans quelques mois et je suis heureuse.

vendredi 18 février 2011

repos

Pas écrit ici depuis plus de deux mois... Pas envie, pas besoin. Un mois de décembre assez triste, avec sa neige, son gris et un voyage à Moscou qui a échoué. Un janvier attendu, comme tous les ans, mais pour pas grand chose de meilleur. Il a fait gris. Les journées étaient des nuits. Le rectorat ne me comptera aucun année de séparation tant que Sylvain n'aura pas de contrat en bonne et due forme. Mes élèves sont égaux à eux-mêmes, mais je crois que je commence à me sentir mieux avec eux. Une grippe par-ci, des maux de dos par-là... Heureusement, les weekends ont été des sources d'énergie : théâtre, cinéma, soirées...
Les vacances sont là depuis presque une semaine, déjà. Je suis rentrée chez moi, ici, avec lui. Mon chez-moi. Celui que j'ai choisi. Celui qui me manque toujours plus. J'ai hâte de pouvoir déballer mes cartons une bonne fois pour toutes... Pour l'instant, ce ne sont que des valises que je dois toujours, et toujours refaire, tôt ou tard. Je déteste ça.