lundi 16 juin 2008

UN SOMME NIE



Dormir pour rêver, dormir pour se reposer, dormir pour pouvoir attaquer... Mais la nuit porte conseil plus qu'elle n'apporte sommeil parfois. Insomnie, un somme nié pour vivre plus longtemps cette transition entre deux unités : les journées. Le passage d'hier à demain, ce n'est pas aujourd'hui (la nuit ne pouvant être ce jour de hui), c'est maintenant, ici, dans ce silence, dans le souffle des êtres et de la ville endormie. Le corps ne voulait pas dormir, les idées se sont éveillées une à une et bientôt, nous serons demain, un demain que nous appellerons alors aujourd'hui.

L'insomnie c'est la maladie des trop grands rêveurs. Elle touche ceux qui n'ont qu'une seule peur : la crainte de ne pas dormir, ceux qui veulent rêver, laisser leurs esprits se libérer un peu. Mais non, les yeux se rouvrent régulièrement, se tournent vers le réveil, les idées sont encore trop logiques pour entrer dans la période dite paradoxale... Les paupières, les yeux, le réveil, les idées: le temps ne passe pas...Un quart d'heure s'est transformé en éternité, le temps ralentit, les choses s'allongent dans leur durée comme cette journée qui ne peut s'en finir, qui n'aura pas de transition, qui aboutira à demain en ma présence.

Se retrouver seule dans la nuit, face à mes pensées, mes angoisses, mes craintes fait naître une parole silencieuse. Je parle avec moi-même, avec ma mémoire, avec mes mains, mes yeux mais tout cela dans le silence le plus lourd, le plus pesant...Il ne faut pas perturber cette plénitude que je n'ai pas atteinte hier soir...Petite, je me chuchotais des histoires dans une langue approximative, voire tout à fait imaginaire. 20 ans plus tard, les longues heures à attendre le lendemain n'ont pas vraiment changé...Je continue à me raconter des histoires mais cette fois, elles sont plus claires, elles m'aident à me comprendre, à m'entendre... Le langage sera toujours mon remède à tout. Parler, communiquer, raconter des histoires ou dire la vérité...Laisser sortir les mots de mon cerveau par mes doigts ou par ma bouche, c'est ma seule arme et mon plus gros présent. Ma voix peut être douce et dure, drôle et triste, guide ou perdue...Et bientôt, elle sera interrogatrice, didactique, enseignante...Voilà où ma nuit me conduit : vers un réveil prématuré! Il est 5h du matin, dans exactement quatre jours, mon réveil retentira et je me préparerai à prendre le train qui me conduira à l'oral... Ma voix devra être mon outil, ma force. Il faudra scander à ce jury que je peux et surtout que je veux, dire, parler, raconter tout ce que je sais et tout ce que je découvre à mes élèves!

Un somme nié pour une réalité retrouvée ; insomnie, tant pis! Je dormirai pour de vrai ce soir, ou demain, je ne sais pas si nous sommes encore hier, toujours aujourd'hui ou bientôt demain...
Mais chut, ils dorment tous encore!

vendredi 6 juin 2008

Faisons le bilan...

Le mois de Juin est là, l'été approche, les lycéens commencent à faire la fête à la sortie des établissements...La fin d'une année scolaire riche en tout! en péripéties, en joies, en peines, en rencontres, en larmes, en rires, en espoir, en craintes, en déceptions, en soulagements! Une vie de 9 mois, le temps d'une grossesse humaine, le temps de la plus belle création au monde... Quand nous sommes arrivés ici avec Sylvain, nous étions un peu comme des touristes sur un nouveau lieu de vacances et puis il a bien fallu que les vacances s'arrêtent et que la vie suive son cours comme avant, mais ici!
Une nouvelle université, un nouvel appart', de nouveaux amis...La nouveauté est effrayante et captivante à la fois. Découvrir et s'habituer pour que le nouveau soit sien. Modeler le paysage, le regarder assez longtemps pour pouvoir dire "c'est chez moi!'"
Une phrase que je n'aurais pas pu dire si je n'avais pas eu cet entourage pendant ces neuf derniers mois. Bien sûr, je remercie Sylvain, mon doux Sylvain qui a toujours été là quand les choses ne tournaient vraiment pas rond, quand j'avais peur, quand j'étais en colère...Bref, quand il aurait eu raison de m'envoyer promener une bonne fois pour toutes!
Mais heureusement, il n'a pas eu à tout gérer! Des personnes que j'ai d'abord considérées comme des rencontres, puis des camarades et enfin des amis ont joué un rôle tout autant important dans ma vie ici! Des copains de galère capesienne, des gens incroyablement brillants, des personnes qui ont les mêmes ambitions tout en étant bien différentes de moi et les uns des autres! L'IUFM est réputé pour être chargé d'une ambiance compétitive...Et c'est peut-être vrai pour certains candidats mais pour ma part, je n'ai jamais ressenti cette rivalité! Je sais parfaitement que certains d'entre eux sont plus qualifiés que moi pour être enseignants dès le mois de septembre mais je ne considère pas qu'ils me prennent ma place. Non, ils le méritent, ils ont travaillé et leur intelligence ne fait que m'éblouir chaque jour un peu plus! Grâce à eux, j'ai réussi à travailler en groupe, chose que je ne savais absolument pas faire avant et c'est rassurant de savoir qu'on ne sera pas jugé, mais aidé!
Bref, l'année se termine et ma vie ne fait que commencer! j'ai encore des écrits à travailler et à obtenir! J'ai travaillé dur pour en arriver là et je sais qu'aucune autre profession ne me ferait autant plaisir que l'enseignement! Battons-nous camarades montpelliérains et nous allons réussir!!
Bilan final:
Petit ami vraiment génial, tout doux et gentil: 1
Toutou adorable:1
Appart' que j'adore: 1
épreuves validées du CAPES: 1 (l'autre n'ayant pas encore eu lieu, j'en suis à 100%)
Amis nantais qui ne m'ont pas oubliée: plein
Amis du sud qui comptent autant que ceux qui sont dans le nord: plein aussi!!
famille présente malgré la distance: 1
Finalement, je ne suis pas à plaindre, ma vie est réussie, et même si l'humeur du moment est plutôt aux larmes, ce n'est pas grave (un peu quand même), ils sont là...