vendredi 29 octobre 2010

Croatie, 7ème jour



Il faisait toujours aussi beau ce matin, quand je me suis levée. J'ai pris un peu d'avance sur Sylvain pour travailler car la rentrée approche, que c'est triste! Petit déj en terrasse, sous les oliviers et, en route pour Zadar, la vieille ville. Nous y sommes allés à pied, en longeant l'eau, cela nous a demandé un peu de temps mais rien de bien méchant, juste une heure et demi, dans la matinée fraîche et bleue dalmate.
Nous sommes arrivés par le port et, une fois encore, ce qui nous a frappés, ce fut la clarté de l'eau : transparente, turquoise, malgré les nombreux bateaux amarrés ici. Pour entrer dans la vieille ville qui se trouve sur une petite île, on franchit un grand pont entièrement piéton et on arrive dans une ville où toutes les cultures européennes se mélangent, de la Rome antique à l'art moderne et occidental très en vogue.
La première place sur laquelle nous sommes tombés assis dans les fauteuils d'une terrasse fut aussi le premier endroit que l'on pourrait qualifier de bruyant, parmi ceux que nous avons rencontrés depuis notre arrivée. Jusqu'ici, la Croatie nous avais semblé très calme mais, sur la Place du Peuple de Zadar, encerclée de toutes parts par les murs, la moindre parole raisonne.
Au bout de l'île, on peut se balader dans un jardin-montagne : on grimpe jusqu'au sommet pour regarder la ville moderne, de l'autre côté du pont. Et en redescendant, on peut longer la fac de lettres, au bord de l'eau et on arrive dans un endroit magique. Je ne pourrai pas vous le montrer grâce aux photos parce qu'en réalité, il est question de musique : un orgue marin. On s'assoit sur des marches en pierre qui avancent sur l'eau et une étrange plainte résonne sous nos corps. Le bruit des vagues fait vibrer des tubes de tonalités différentes et une musique inquiétante puis apaisante apparaît. Nous avons bien sûr enregistré cette musique grâce aux dictaphones numériques que nous avions avec nous mais aucun moyen, pour le moment de les transférer sur mon PC, patience! Nous sommes restés ainsi un bon moment, assez pour avoir l'impression de s'être endormis pendant plusieurs heures et, assez pour avoir envie d'un café et d'une glace... bleue!
C'est notre dernière nuit en Croatie. Ce fut tout simplement un régal. Je n'ai pas envie de partir, de retrouver le rythme de ma petite vie simple et compliquée à la fois. Je ne suis pas encore rentrée qu'il me tarde déjà de repartir! Une destination choisie un peu au hasard, sans doute parce que très à la mode en ce moment, mais c'est sans le moindre regret!

jeudi 28 octobre 2010

Tranquillité - Croatie, 6ème jour, ajout


S'envoler, marcher, avancer, tout en sachant que, tôt ou tard, il faudra se retourner et rebrousser chemin car notre route n'est pas ici, elle est là-bas, dans le réel du temps et de l'espace. Voyager ne sera jamais qu'une parenthèse dans le débit de mes jours, une sorte de rêve éveillé, une bulle légère qui résiste au vent, quelques temps, puis éclate, douloureusement. Un peu de repos et/ou de répit dans les pas pressés de ma vie. Prendre le temps de voir, puis de regarder et, parfois, enfermer l'image dans un cliché. Ecouter le son de l'eau qui s'écrase sur les rochers. Sentir le vent me fouetter les joues, et le nez. M'allonger sur les galets.
Aimer, apprécier, être bien...

Croatie, 6ème jour

Partir hors saison, ça peut avoir du bon!

Nous avons quitté Sibenik ce matin, sous un beau soleil frais hivernal. La route a duré environ une heure et demi, elle longeait la mer et sillonnait entre les petites montagnes de la côte Dalmate. Nous sommes arrivés à Zadar vers 11h40 et, nous avions repéré sur le plan la route que nous devions faire à pied pour rejoindre notre logement. Certes, elle serait longue car nous devions faire 5km avec nos sacs sur le dos mais il faisait beau et les côtes ne sont pas trop abruptes. Sur le plan, cela paraissait facile... Bien sûr, en réalité, c'est un peu plus compliqué, surtout quand le nom des rues n'est pas indiqué à chaque carrefour et, pire, quand le plan et les panneaux n'indiquent pas la même chose... Mais nous avons fait bonne route, sans trop de problèmes. Nous sommes arrivés à l'hôtel qui ressemblerait plus à un gîte en France, dans un quartier de Zadar qui n'est pas sans nous rappeler certaines rues de Pornichet. Une gentille femme nous a accueillis, a pris le numéro de nos passeports et nous a conduits dans ce qui allait être notre chambre pour deux nuits, 84€, taxe comprise. Nous sommes au rez-de-chaussé, terrasse avec table basse et table haute, donnant sur la mer. On entre par la cuisine commune aux deux appartements puis on passe dans la chambre composée d'un grand lit, de meubles de rangement et d'une TV (des fois que l'envie de regarder les chaines croates nous prenne...) Puis, salle de bain privée... Et là... Le choc!!!


Après nous être frottés les yeux plusieurs fois et avoir vérifié sur les papiers que nous ne nous étions pas trompés sur la facture, nous avons longé la mer, jusqu'à ce que le soleil se couche, pour le plaisir des yeux et de l'appareil photo (qui n'aura peut-être pas assez de batterie pour tenir jusqu'à la fin du périple, et m...!) Une bonne journée sans faire grand chose mais des plus appréciables!



Demain, nous irons visiter le vieux centre de Zadar et, déjà, nous devrons rassembler nos affaires pour notre dernière nuit dans ce pays magique...

mercredi 27 octobre 2010

Croatie, 5ème jour

Et Fiat Lux!!!!

Le ciel était encore un peu gris, ce matin, quand nous nous sommes réveillés. Mais, au fur et à mesure de notre balade-du-matin-pour-trouver-un-petit-déjeuner, la lumière est devenue plus forte pour ne laisser apparaître qu'un beau ciel bleu et frais d'hiver.
Nous avons pris le bus pour Skradin, la route longeait l'eau turquoise et elle s'est arrêtée pour nous et pour d'autres voyageurs dans un petit village entre l'eau et la montagne.
De cet endroit, nous avons pris un bateau qui nous a conduits (avec un troupeau de touriste) à Stradinsky Buk, dans le parc national de Krka (prononcez Kirka), pour une superbe balade autour des cascades! Un régal! Rien que le bruit de l'onde qui s'écrase sur la roche, le bleu de l'eau douce mêlée à l'eau de mer et le jaune des feuilles d'automne...

Une journée magique qui s'est finie par une course contre le soleil pour le regarder s'endormir derrière les îles-montagnes qui font face à Sibenik...



Demain, nous refaisons nos sacs et nous prenons la route de la dernière étape de notre séjour : Zadar.

mardi 26 octobre 2010

Croatie, 4ème jour

On ne peut pas gagner à tous les coups...

Dans chaque voyage, il y a une journée un peu pourrie, une journée qu'on aurait préféré ne pas vivre, qu'on préfère lire sur les blogs des autres... Alors bande de p'tits sadiques, faites-vous plaisir, c'est le moment de vous foutre de nous!!!

Réveil vers 8h, jusque là, tout va bien... Petite douche : il est temps qu'on s'arrache de cet hôtel parce que là, ce n'est plus une petite fuite, nous soupçonnons le bac de s'effondrer dans les jours qui suivent... En route pour le port où nous allons prendre notre petit déjeuner. Kroasan et Sokolade pan achetés, nous nous dirigeons vers une terrasse pour un super chocolat chaud bien épais mais, à cet instant précis, une voix des plus douces nous crie : "No working!!" Ok ma cocotte, on va donc chez le
voisin, pas de panique.
En même temps que nos tasses se vident, le ciel se met à fondre... Il pleut, un peu... Les tasses sont vides... Beaucoup... Nous marchons vers la gare routière ... A la folie! Je pense qu'on peut le dire, il pleut comme vache qui pisse... et il fait froid! On ressort les bonnets et les gants!
Nous sautons dans le bus et, en route pour Sibenik! Sur le trajet, nous longeons la côte et, par endroits, l'eau est turquoise, ce qui redonne un peu de gaieté au gris
permanent du ciel. Nous arrivons à Sibenik vers 12h30 : il faut trouver l'hôtel. Un charmant monsieur nous a proposé des chambres, de sa voix nasillarde et de son regard effrayant, gentille attention que nous avons déclinée puisque nous avions déjà réservé ailleurs. Alors, pour trouver la rue sur le plan, ce n'était pas compliqué, on s'en est assez bien sortis. Pour ce qui est de la réalité... Avouons qu'il n'est pas toujours facile de se repérer dans une ville dont les rues sont reliées les unes aux autres par des escaliers! Mais finalement, la rue fut trouvée. Il nous fallait aller au numéro 5 : à notre droite, le 11, à notre gauche, le 6. Je rappelle qu'il pleut et qu'il fait froid! Notre logique nous pousse à gauche... Grossière erreur! Parce qu'à droite, au delà du 11, se trouve le 9 et le 5... Peu importe, de toute façon, trempés pour trempés... Nous sonnons... Un homme se penche à la fenêtre, c'est le propriétaire qui vient nous ouvrir. Nous sommes logés dans une chambre, reconnaissons-le assez moche mais sèche et cha
ude! Changements de vêtements et en route pour un déjeuner bien chaud! Apparemment, cette ville ne vit pas hors saison... Nous trouvons cependant un petit troquet aux pizzas délicieuses et pas chères... Courageux comme nous sommes, nous bravons la pluie un quart d'heure et marchons, escaladons, visitons la cathédrale, descendons les escaliers mais sans vraiment profiter du paysage puisque nous avons le dos courbé pour nous tenir chaud! Ce vent glacial a eu raison de nous : nous nous réfugions dans un café pour une boisson chaude.
A l'intérieur, nous passons les commandes in english, of course et, après avoir montré sur la carte ce que nous voulions, un vieil homme lève les yeux de son journal et s'adresse à nous, en anglais. Il voulait savoir si nous venions des USA... Et puis il nous a un peu raconté sa vie mais ça, on s'en moque! Non, moi, ce que je voulais, c'était son journal pour connaître la météo! Il semblerait que le temps soit meilleur demain... On espère!
Tasses chaudes vidées, direction l'hôtel (qu'il a fallu retrouver...)! Il fallait bien faire passer le temps! Alors que Sylvain devient un champion des mots fléchés, je m'écroule et m'endors comme une ... A mon réveil, il pleut toujours mais moins, presque plus. Il est 17 heures, bientôt il fera nuit. Nous profitons de ce temps magnifique pour sortir et visiter le château de St Michel qui domine la ville et donc, propose une belle vue sur le coin. Sauf que, ce château est fermé! Donc, après avoir grimpé ces escaliers, il était hors de question que je renonce à ma vue! Eh bien, je l'avoue, j'ai fait ma française irrespectueuse : je suis entrée dans un cimetière pour profiter de l'altitude!
Et la nuit est tombée... Et, étrangement, les rues sont devenues plus colorées que je ne les avais encore vues (grâce aux lampadaires!). J'ai finalement pris quelques photos... En espérant que demain soit un jour meilleur. Et il le vaut mieux car, d'après le vieux b
ilingue, quand il fait moche, les bateaux n'emmènent pas les touristes voir les cascades, ce que nous avions prévu de faire!!!

lundi 25 octobre 2010

Croatie, 3ème Jour



Nous sommes toujours à Split, dans la région de la Dalmatie.
Ce matin, réveil un peu brutal, à cause d'une alarme venue on ne sait d'où mais très bruyante, surtout à 8 heures du mat... Alors dans ces cas-là, on se retourne et on attend que le sommeil revienne sauf qu'il n'est jamais revenu, pas plus que l'heure, qui a soudainement disparu... et la lumière des lampes, et le signal du chauffe-eau... Une bonne petite panne de courant, quoi! Mais nous sommes vite rassurés quand nous voyons que c'est tout l'hôtel et pas seulement notre chambre. Cela devrait être rétabli dans la journée. Petite préparation matinale et en route pour le centre ville à la recherche d'un petit déj. Mais en chemin, quelque chose nous semble bizarre... Les vitrines, les distributeurs, les souterrains... tous ces coins sont... sombres! OK, la panne de courant, c'était pour toute la ville! Donc, pas de café bien chaud au bord de l'adriatique... Tant pis! Adriatique de plus en plus sombre, d'ailleurs... Presque noire, comme la couleur qu'il y avait dans le ciel avant qu'un déluge glacial ne s'abatte sur la ville!! re tant-pis! Nous avons donc visité les sous-sol de l'ancien palais romain et avons attendu que les gouttes se taisent pour marcher dans les hauteurs de la ville... Et puis ben... shopping débile de touristes en baskets blanches et chaussures de marche!
Demain, nous reprenons la route pour Sibenik, au nord, entre ici et Zadar...

dimanche 24 octobre 2010

Croatie, premiers jours


Samedi 23 Octobre
Il est 8h du mat, on se les gèle avec Sylvain au bord de la route Seine et Marnaise en attendant le bus qui finalement, sera bondé. Marne-la-Vallée. Le train que nous devions prendre ayant été annulé, nous montons dans le 1er en destination de Lille, que nous atteignons vers 10h15. Deuxième train, nous sommes à Bruxelles pour l'heure du déjeuner. En plus du froid hivernal, il pleut. 13h30, c'est cette fois-ci un bus que nous prenons, mais il ne partira pas, il est en panne. Nous montons dans un deuxième bus, celui-ci n'est pas en panne mais le chauffeur s'est tout simplement trompé de véhicule ; 3ème bus, c'est parti, direction Charleroi, une heure de route, sans chauffage, sous une pluie battante et glaciale.
15h. Nous sommes à l'aéroport ; endroit magique des temps modernes que je ne me lasse pas de découvrir.
17h40. Embarquement dans la file Ryanair, traversée du tarmac sous la pluie qui ne fait pas grève, elle puis montée dans l'appareil, à la Ryanair, c'est-à-dire qu'il faut marcher vite pour avoir une bonne place. L'élan, la montée, la traversée des nuages et la nuit qui tombe petit à petit. 19h40. Les trompettes sonnent, nous sommes arrivés en avance, la magie Ryanair!
Nouvel aéroport mais pas le temps de l'apprécier : retirer des Kunas, trouver un taxi, se faire arnaquer, arrivée à l'hôtel et le rythme se calme. Nous mangeons tranquillement et le sommeil vient d'un coup. Finalement, nous aurons voyagé pendant 12 heures, je ne m'en étais même pas aperçu.

Ce matin, nous avons pris un bus à Zadar et avons roulé pendant 3h15 et nous sommes arrivés à Split, un peu plus au Sud de la Dalmatie. Nous avons trouvé l'hôtel rapidement et nous sommes allés à la rencontre de cette ville nouvelle, pour nous... Et ça a donné, entre autres, ça :






Il est 18h30, il fait nuit noire... Nous allons repartir en ville, marcher un peu, grignoter de la graisse et du sucre, bref, être vacanciers et l'assumer à fond!!

dimanche 10 octobre 2010

Miroir dans l'eau

Quand je m'assois, mes cuisses s'étalent sur la chaise, les vergetures blanchâtres s'enfoncent dans ma peau et la masse flasque où se confondent fesses, jambes et hanches coule sur l'assise comme un tas de mayonnaise fondant au soleil ; j'ai donc pris l'habitude de me poser bien en avant, au bord pour me mentir à moi-même. Quand je marche dans les rues estivales de Montpellier, mes jambes vibrent sous mon short, en cadence avec mes talons qui tapent mes sandalettes. Quand je m'allonge sur le côté, mon papillon bleu se ride vers mon nombril et parfois, le bout de ses ailes disparaît entre les plis. Couverture flasque et épaisse que je trimbale partout avec moi, que je sens constamment pendre vers le sol, sauf quand je nage.
Pendant quarante-cinq minutes, le plomb mou de mes guibolles s'oublie et je peux contrôler mon corps dans sa totalité. Accélérer et ralentir à volonté, alternance de vitesse dont je suis incapable sur le sol. Flotter, être légère, glisser. Je pousse l'eau de mes pieds artificiellement palmés jusqu'à en sentir les muscles qui couvrent mes chevilles, mon ventre se tend, mes joues son chaudes dans l'eau froide - mais je continue, j'avance, toujours un peu plus vite, au rythme de mes pensées qui, en ce moment, fuient sur la côte Dalmate ou sur la Place Rouge enneigée. Les allers et retours s'enchaînent, je ne les compte pas ; parfois, seulement, je jette un coup d'oeil sur l'horloge qui domine le bassin, sans prise sur la réalité. Les angoisses se dissolvent dans cette eau javélisée, ma tête est vide et pleine à la fois, les mouvements s'accélèrent alors que mon souffle ralentit. Les trois quarts d'heure passent vite. Quand ils sont écoulés, ridicule et stupide, je baisse les yeux discrètement vers le sol carrelé : mes jambes ne se sont pas, hélas, transformées, elles sont comme avant... Je quitte l'eau, je retrouve mes courbes et mes pas redeviennent lourds par terre.