mercredi 16 décembre 2009

Bilan de fin de trimestre

Il m'aura fallu du temps pour réécrire un article... Pas le temps, pas l'envie, trop de boulot, et l'impression de ne pas avoir grand chose à raconter... Mais en cette arrivée de fin d'année, faisons le point.
Un trimestre vient de s'écouler dans un établissement qui, une fois encore, est génial! Un tas d'activités, de voyages, de concours! Une administration qui nous soutient et une équipe d'enseignants vivante et motivée! Tout le monde marche dans le même sens et surtout, bosse pour eux, pour nos ados sympas, ou chiants! Mes cinq classes me font grandir, et apprécier ce job, un peu plus chaque jour. Des textes, des travaux, des rires, des colères, des punitions, aussi! Et tout cela se paie au prix d'heures incessantes de travail : préparations, corrections, recherches, RDV, réunions... Très peu de temps pour moi!
Mais des récompenses :
"Madame, je crois que j'ai enfin compris la différence entre nature et fonction!" A., 3ème
"En fait, ce livre, quand on le lit, il est chiant mais quand on l'analyse, il est trop bien!",L., 3ème
"Vous pouvez nous raconter encore l'histoire du conte indien?", M., 6ème
Et des moments lors desquels on ne sait pas s'il faut rire ou se mettre en colère :
" Vous savez que Planning Familial interviendra dans votre classe sur l'heure de français, après la récréation. Je viendrai donc vous chercher dans la cour, je vous accompagnerai jusqu'à la salle et je vous laisserai avec l'association.
_ Ah bon? Vous restez pas avec nous?
_ Non.
_ Pourquoi?
_ Parce que votre vie sentimentale et sexuelle ne m'intéresse pas jeunes gens!
_ Ouais mais la vôtre, elle nous intéresse vachement, madame!
rires partagés
_ L, ton humour n'a d'égal que ton insolence!"
Des moments forts, uniques :
Etude en 5ème de La Supplique pour être enterré sur la plage de Sète, Brassens. Les élèves lisent, on explique les mots compliqués, on décrpyte et au fur et à mesure, on comprend qu'il parle d'une ville, une ville que je connais et que je peux dessiner au tableau : la butte sur l'eau, l'étang de Thau et la croix du Mont St Clair...
"Madame, vous connaissez la ville?
_ Et bien pour tout vous dire, voilà ce que je voyais tous les matins de ma voiture quand j'allais dans mon ancien collège, l'année dernière...
_ Ca se voit que ça vous manque, madame!"
Des mots de parents d'élèves : "Je ne sais pas ce que vous lui avez fait, mais, cette année, il refuse de rendre une rédaction avec des fautes d'orthographe!"
Alors le rapport d'inspection est loin d'être bon, mais ça, aucun inspecteur ne pourra me l'enlever! Des erreurs, j'en fais et j'en ferai encore beaucoup, je le sais...Mais si ce genre de phrases continue d'être prononcé, je veux bien me cogner aux murs de bien des établissements!

mercredi 14 octobre 2009

Quand ça veut pas...

Parce qu'il y a des fois, on a vraiment l'impression que le sort s'acharne!
Mutation, ou comment quitter une région que j'adore et, au passage, Sylvain!
Déménagement, ou comment passer deux semaines au milieu de cartons et ne toujours pas retrouver certaines chaussettes!
Ex-Propriétaire folle, ou comment devoir engager une procédure judiciaire pour récupérer une caution qui m'est dûe.
Salaire de rentrée, ou comment perdre 40€ alors que j'ai grimpé un échelon.
3ème 4, ou comment avoir envie de s'arracher les cheveux.
4ème 5, ou comment avoir envie de s'arracher le coeur et de le pendre au tableau avec les cheveux de la 3ème 4.
Accident de voiture, ou comment avoir même la trouille de traverser la rue en pleine journée, avec le petit bonhomme vert!
Courrier dans casier de prof, ou comment prévoir une inspection en moins d'une semaine après une semaine d'arrêt, elle-même causée par la ligne ci-dessus.
Discussion avec collègue, ou comment apprendre que la classe sympa avec laquelle je passe mon inspection, accueille un nouvel élève complètement taré!
Alors je ne sais pas ce que la vie me réserve comme cadeau, mais ça a intérêt d'être GRANDIOSE!!!

mercredi 7 octobre 2009

J'aurais pu...mais je n'ai pas...

Lundi matin, dans ma voiture, je pars pour le collège, je dois régler quelques petits soucis avant de prendre mes classes. Je peste contre ce sale temps : il fait froid, il pleut, il fait nuit, une fois encore, le soleil ne se lèvera pas de la journée alors que chez moi, il fait toujours 28° l'après-midi.
Sortie de l'A4, Ozoir la Ferrière. Quartier résidentiel, limité à 30, des dos d'ânes pour faire changer d'avis les rebelles. Un virage. Un deuxième virage.
Ce deuxième, je ne l'ai pas dépassé. Ma voiture a glissé, je me suis encastrée dans le camion qui arrivait en face. L'accident, les deux secondes de glissade, je ne m'en souviens pas. Les souvenirs me reviennent à partir de l'instant où je suis dehors, au milieu de la route, à comprendre que je ce que j'ai vu, c'était l'airbag qui se gonflait.
Quelques gouttes de pluie sur la route et pas même un instant pour que tout change.
L'assistance, la police, les pompiers, la dépanneuse, le garage, le taxi.
13H. Je suis chez moi, je pleure, il n'y a que cela à faire. Vivante mais en miettes. Je n'irai pas travailler. Pas le coeur d'affronter mes ados. Envie de rien et de tout à la fois. Pleurer, encore et encore.
Mardi matin. Réveil à 9H. J'ai mal. Mon corps fonctionne puisqu'il m'indique la douleur. Ma tête aussi, je réfléchis, mon coeur, tout fonctionne. Je ne peux plus pleurer, je n'ai plus de stock lachrymal. Envie de renaître. Je suis un peu morte la veille et aujourd'hui, c'est un printemps. Coiffeur, salon de beauté, massage, gommage. L'extérieur va aider l'intérieur à se réveiller. J'émerge. Un peu de ménage. Jouer avec le chien. Téléphoner. Entendre des voix que j'aime. Télé. Lecture.
La vie va repartir, peu à peu, tranquillement. "On est bien peu de chose". Tout aurait pu s'arrêter, pour toujours. La chance. Il paraît.

samedi 19 septembre 2009

Cool Home yeah

Un peu plus d'un mois, la vie commence à prendre un rythme, une routine qui rassure. De la route, des cartons, de la panique parfois mais aussi de bons moments.
Gare de Lyon, Gare de Marne la Vallée, Gare de Montpellier Saint-Roch...Avec Sylvain, sans Sylvain mais toujours avec le cartable de prof', plein de papiers mal rangés, de copies, de préparations...
Une 6e, une 5e, deux 3e et une heure en 4e...Environ 125 têtes différentes par semaine. LA majorité d'entre eux est agréable, quelques fortes têtes mais c'est la règle du jeu. Beaucoup de travail mais du plaisir, beaucoup de plaisir...Plaisir qui se tranforme en fatigue dès que je reprends le volant le soir. La nouvelle maison confortable est reposante et accueillante.
Une maison de profs, français-maths, collège-lycée sous le même toit : belle brochette!
Les choses avancent, se précisent.








jeudi 16 juillet 2009

"Non ce n'était pas le Radeau, de la Méduse ce bateau...







Une page se tourne, un livre se ferme, une nouvelle histoire commence. Deux ans ont passé. Deux années rythmées par des rencontres. Découvrir un nouveau lieu et apprendre de nouvelles personnes.



Chacun de notre côté, nous faisons nos bagages pour quitter ce qui a été la maison d'enfance de certains et la terre d'acceuil d'autres. Se dire au revoir, se souhaiter bon courage et bonne chance, des refrains que j'entends trop souvent en ce moment.



Il m'aura fallu beaucoup de soleil pour m'ouvrir à ces regards, ces mots, ces rires. Faire des rencontres, ce n'était pas bien difficile, il suffit d'écouter un peu. Mais se faire des amis, la tache est moins aisée. Et pourtant, ils sont là, dans ma tête, dans mes albums photos, dans mes pensées.



Chers collègues (puisqu'ici, les deux sens s'utilisent), vous me manquez déjà. Dans la galère de la préparation au concours et dans la gondole de la découverte de notre travail, nous avons ramé et pataugé ensemble. Et dans la dérive des années qui feront de nous de vieilles personnes, je continuerai à vous suivre.






Bonne route, bon chemin, bon avenir.

mercredi 1 juillet 2009

Perles de Brevet

Sujet : Ali a élevé l'enfant. Un journaliste, des années après, relate les faits.
Ecrivez l'article de journal.

En gros c'était ça. Un article de journal qui raconte comment l'adoption d'un bébé abandonné par un clochard alcoolique a transformé sa vie...
Trente-six copies, quelques mots, phrases, tournures qui font sourire!!
(Les erreurs d'orthographe sont recopiées volontairement.)
_ "L'adoptement"
_ "Il lui donna un nom : Janett (de manière à rendre un hommage à Mickaël Jakson qui est décédé six jours avant la découverte.)"
_ "Avant, il vivait pour boire et pour manger."
_ "A des quoite"
_ " Il suivai son beau homme de route"
_ "Il tient au bout de ses bras un véritable trésor si mignon mais si nu. Alors il comprend vite que c'est une fille."
_ "s'idrater de vin pour oublier sa misère"
_ "une petite nourrissonne"
_ "2 ou 3 ans plutart"
_ "la pauvre petite n'avait ni habits ni peluche"

samedi 23 mai 2009

La poésie fait des ravages...


Séquence 9 : Ovide, Les métamorphoses

J'avais demandé à mes bambins de se fournir l'édition Castor Poche des Métamorphoses. Ce recueil ne propose que 16 des récits, ce qui n'est pas mal pour une lecture à conduire tout seul. Et puis cela m'a permis d'avoir un sujet d'écriture assez drôle.
Je leur ai lu à haute voix une des Métamorphoses qui n'est pas présente dans leur livre : Apollon et Daphné. Ils devaient prendre des notes à propos de l'histoire qu'ils ont entendue bien des fois pour finalement reconstituer le récit avec leurs mots.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, tout commence par une dispute : Apollon se fout de Cupidon à cause de sa petite taille ; "genre, petit comme t'es, tu peux pas te servir de ton arc aussi bien que moi!" Le cher Angelot se venge (faut pas se moquer du p'tit trop longtemps non plus!) en décochant deux flèches : la première, en or, atteint Apollon et a le pouvoir de le faire tomber amoureux de la première Nénette qu'il rencontrera. Jusque là, rien de choquant, c'est son rôle à Cupidon! Oui mais voilà, il en décoche une seconde, en plomb qui elle, fait mourir l'amour chez la personne qu'elle traverse. Cette deuxième flèche traverse la bombasse de Delphes, Miss Daphné, fille du fleuve Pénée...
Du coup, elle devient une grande féministe, veut imiter Diane, la déesse de la chasse, détache ses cheveux pour devenir moche mais son côté sauvage la rend encore plus belle aux yeux d'Apollon qui, bien sûr, tombe raide dingue d'elle! (Tragédie, quand tu nous tiens!!)
Du coup, le dieu beau-gosse lui court après (au sens propre et au sens figuré), mais la nana, elle court vite aussi! Ils s'enfoncent dans la forêt, il la touche presque mais la Daphné, elle prie pour que son père la transforme pour être enfin tranquille et Papa Fleuve en fait une plante, le laurier. Apollon, trop dèg, cueille une branche et s'en fait un couronne.

Ce que j'ai oublié de dire, c'est que pendant la course, Apollon, il prie Daphné...Normal! Il fait tout pour la retenir!

Et bien, pour décrire ce passage, mon cher A. a écrit qu'Apollon récite des POEMES LUBRIQUES à Daphné pour la séduire....
Il a donc fallu que je mène mon enquête...
"Dis-moi A., qu'est-ce qu'un poème lubrique?
_ Ben...Je sais pas!
_ Pourtant, tu l'as écrit dans ta rédaction...
_ Ah oui! Mais euh...Je sais pas.
_ Alors, l'adjectif "lubrique" vient du nom "lubricité", est-ce que tu sais ce que c'est la lubricité?
_ Non.
_ Et bien la lubricité, c'est la luxure, cher ami!
_ Mais c'est vous qui avez parlé de ça!
_ ?????? (vite, Mémoire, fonctionne!)
_ Ben oui! Avec Orphée et sa lyre!
_ Aaaaah! LYRIQUE! La poésie lyrique!" (ouf, mon inconscient ne s'est pas exprimé pendant une séance!)

Bon, l'idée était bonne, mais le résultat, bien meilleur!!!

dimanche 10 mai 2009

Rock N' Roll

Un article sans grande poésie, juste un énorme coup de coeur cinématographique que je ne pouvais pas passer sous silence!

Avec une affiche comme ça, je ne pouvais pas faire autre chose que d'acheter ma place...Référence aux Beatles, à Good Morning Vietnam, un film anglais signé par un réalisateur que j'adore, un casting pas trop célèbre mais je m'en fous, y'a celui qui jouait le rockeur de mes deux dans Love Actually...Que du bon quoi!!

L'histoire est bizarre, même un peu légère : un jeune homme dans les 60's est envoyé par sa mère sur un bateau parce qu'il a été viré pour cause de tabac et de consomation de drogues et de tabac. Sauf que, quand il raconte ce renvoi à Quentin, le capitaine du bateau, au lieu de lui faire la morale, celui-ci le félicite et lui souhaite la bienvenue! Le jeunot, Carl de son petit nom a embarqué sur un radeau-radio-pirate, une chaîne qui émet, malgré l'époque et les moeurs, du Rock 24/24.

Alors des personnages plus givrés, défoncés, bourrés les uns que les autres ; des répliques directement issues d'un humour so British ; et forcément, une bande son à faire fondre tous les amoureux de Mick Jagger, de Paul, Ringo, George et John, de Cat Stevens et tous les autres!!

A ce propos, je tiens à savourer ma vengeance : un bon nombre d'entre vous riait quand, sur les bancs du lycée ou du collège, je disais me régaler de ces maîtres de la guitare et de la basse...Et aujourd'hui, quand je regarde les T-shirts de mes collégiense et lycéens, ce sont des pommes et des bouches tirant la langue que je vois! Et Toc!

lundi 20 avril 2009

dernière Escale avant la grande traversée...

C'étaient mes derniers jours de vacances avant "la dernière ligne droite". La prochaine fois que je souhaiterai un bon repos à mes angelots, ce sera un au revoir plus fort que les autres.
Cartable bouclé, classeurs rangés, manuels fermés ; je vois ça d'ici. Et puis les cartons, la route, la découverte d'un nouvel endroit, de nouvelles personnes, d'un nouvel établissement, de nouveaux élèves...Jusqu'ici, j'ai gardé la tête haute, j'ai expliqué cela en souriant : "Ce n'est l'affaire que de quelques temps, c'est la règle du jeu quand on passe ce concours, au moins, j'ai un boulot qui me plait...etc..."
Cher F.C., si tu m'entendais, tu me ressortirais cette phrase "Nous avons le plus beau métier du monde, je sui d'accord mais ce n'est que ton boulot, ce n'est pas ta vie. Ne te laisse pas bouffer par ce travail. Tu l'aimeras d'autant plus!"
J'avais été choquée par ces mots, aujourd'hui, je sais ce qu'ils veulent dire...J'ai l'impression de tout lui donner à ce boulot, de tout faire pour qu'il m'aime...Car je l'adore ; je me suis battue pour faire partie de cette maison, et je ne veux pas la quitter mais pour l'instant, je suis dans la chambre d'amis qui sent le renfermé...Il paraît que c'est normal. A moi d'ouvrir les volets pour aérer cette pièce mais pour le moment, il fait trop noir et je ne trouve pas l'interrupteur ou la bougie qui pourront faire cesser ma crainte et ma peine...

lundi 30 mars 2009

le temps s'étire, se tire

Début de printemps, premier moment des couleurs, des fruits...Premier moment d'un nouvel âge pour moi. Comme chaque année, aux bourgeons s'ajoute une bougie de plus qui me donne un peu plus de poids dans ce temps, tant d'années, de moments, de jours et de nuits...
Sept mois devant la classe, même pas le temps d'une gestation humaine, qui annoncent une vie de tableau, de dictées, de lecture, d'écriture, d'évaluations devant des dizaines et des dizaines d'élèves...
Cette année scolaire commence à se faire la malle, à faire la valise des vacances. Le mémoire est rendu mais la tête est pleine de souvenirs nouveaux qui, avec le temps, ne seront plus que flous, lointains, vagues. Est-ce que je me souviendrai de ces 25 visages qui m'ont regardée, analysée, dévisagée dans 10, 20, 30 ans? Et eux? Est-ce qu'ils se rappelleront de moi? Pas tous, certains seulement...Faut-il les faire marquer ou les marquer simplement? Quel rôle avons-nous, nous autres profs' pour eux? Au-delà de toutes ces notions dictées par le programme, avons-nous bien rempli notre rôle de PEDAGOGUE au sens étymologique? Les avons-nous réellement conduits, menés, élevés?
De septembre à juillet. Un temps qui se tire, se casse et s'en va...Trop court pour être certain, trop long pour ne pas être tourmenté.
Samedi, le début des dernières vacances avant de leur dire au revoir. J'aurais été pour la plupart d'entre eux, la première prof' de français de leur parcours dans le secondaire. Ils auront été mes premiers élèves. Aurais-je réussi à leur faire aimer la lecture, l'écriture, le plaisir des mots? Je ne le saurais sans doute pas. Mais eux, ces gamins qui auront été mes premiers élèves, et donc, mes premiers enseignants de mon métier, m'auront fait aimer mon boulot!
Des années à enseigner... Tout commence bien. L'incipit me plaît. Des éléments perturbateurs, il y en aura, c'est certain. Mais il y a toujours une situation finale, plaisante ou non. Avancer dans les pages du récit sans avoir peur de la fin. Dévorer les lignes de vie sans lâcher prise. Un temps de donné, d'offert ; rien qu'un moment d'existence qu'il ne faut pas laisser passer, qu'il ne faut pas briser car il finit toujours par se casser, se tirer.

dimanche 22 mars 2009

"le troisième trimestre sera décisif"

Vendredi 20 mars 2009.
Il y a cinq ans de cela, je me préparais pour le concert annuel qui avait lieu à côté du lycée et la soirée allait avoir son importance pour le reste du temps...J'avais les cheveux dans un état! Il faisait froid. Je ne faisais pas vraiment attention à la musique...
Mais je m'égare. En ce jour d'anniversaire, mes souvenirs sont plus costauds que le présent et pourtant, je dois faire un effort, la visite évaluative (inspection pour débutants) aura lieu dans quelques heures. J'ai eu un demi-groupe il y a vingt minutes en salle info, ils ont été mignons comme à chaque fois que je les y conduits. Je suis assise dans la salle des profs, j'ai fait les photocopies pour la séance, je rentre des notes, j'anote des classeurs, je révise un peu mon canevas pour cet après-midi. Au menu, lecture d'image : Enluminure de la Bible de Souvigny, XIIè siècle ; de quoi lancer l'activité de confrontation du texte et de l'image. J'ai tout le matériel, les choses se passeront bien, je fais confiance à mes élèves. La séance ne sera pas parfaite, elle ne l'est jamais...Mais elle peut être bien, intéressante et vivante.
13h40, une belle femme aux yeux bleus arrive. C'est elle. Mon tuteur arrive dans la minute qui suit. Tout le monde est là, la représentation peut commencer. Nous sommes dans la salle de classe. Je règle une dernière fois mon ordinateur, la cloche sonne, je vais chercher mes affreux pendant qu'Olivier et la "visiteuse" restent à nous attendre. Ils sont agités, nous sommes vendredi, nous recevons de la visite, leur emploi du temps a été modifié, il fait chaud...Bref, tout un tas de paramètres qui fait que je dois élever la voix dès la première minute. 1'30 et mon "cas" crie déjà ; elle menace de "faire saigner" son voisin ; 2' elle est par terre à quatre pattes ; 3' elle me dit que je n'ai pas le droit de lui parler comme ça...Mon tuteur a les sourcils dans les cheveux et le regard noir qu'il lance à la fillette n'a pas beaucoup plus d'effet que mes menaces...Ne pas perdre son calme, surtout, ne pas perdre son calme! Finalement, je la colle au tableau, elle est secrétaire de la classe pendant quelques instants, j'ai la paix. La séance aura été mouvementée, peut-être trop mais elle s'est arrêtée là où je le voulais. La cloche sonne, les élèves sortent quand je le leur ai demandé ; mon tuteur doit reprendre sa classe, je reste seule avec elle.
J'écoute ses premières remarques tout en rangeant la classe. Puis je la rejoins, je lui donne mon avis sur la séance, ce que j'aurais pu faire pour améliorer la progression, ce que je ne ferai plus...Elle a l'air satisfaite de mes réponses. Elle me donne des conseils, elle est vraiment adorable, douce, beaucoup plus en accord avec moi que la première personne que j'ai rencontrée en novembre.
Elle donnera un avis favorable à l'IUFM pour ma validation, c'est dit...
17h. Je suis dans la voiture, il fait toujours aussi beau. Je vais sans doute être titularisée...Tout va bien. Il ne me reste plus qu'à emballer le cadeau. Nous pouvons fêter notre anniversaire. Tout va de mieux en mieux.

lundi 16 mars 2009

un décor nouveau pour chaque fenêtre

Il y a un mois, j'étais là-bas...Aujourd'hui, je suis chez moi, dans mon salon, devant mon écran avec tout mon confort. J'ai enfin aterri, ma tête et mon coeur se sont avoués vaincus : nous sommes revenus...Il me manque ce chaud pays mais je ne suis pas triste. Les couleurs des souks ont redonné un rythme à mes jours.
Par la fenêtre, le décor a changé mais l'émotion reste un peu la même. Le soleil est revenu, les corps dénudés se reposent sur les pelouses et je me régale de chacune des odeurs...L'année prochaine, le spectacle ne sera peut-être pas aussi lumineux mais il me plaira quand même. Il suffit d'être prêt à partir et l'arrivée est toujours réussie. C'est l'académie de Créteil qui m'attend. Je ne sais pas grand chose d'elle, de même qu'elle ne sait rien de moi. Et que je parle de l'académie, j'entends ses élèves, ses ados dont on entend parler souvent dans les informations mais rarement pour des bonnes nouvelles. Je ne sais rien d'autre que ces paroles rapportées...J'attends d'en découvrir plus!

mercredi 4 mars 2009

أحبك المغرب

Je suis revenue samedi soir...Après trois semaines de découvertes, de repos et de retour sur moi-même, il a fallu dire au revoir à ce à ce pays dont je suis tombée amoureuse. Presque un mois dans un coin de paradis, un lieu de délices qu'il me tarde déjà de retrouver. Loin de ma maison, je me suis retrouvée, les réponses aux vieilles questions sont enfin apparues. Au rythme des rencontres humaines et visuelles, je me suis baladée sur un continent qui m'étais nouveau mais au milieu d'une terre qui très vite m'est devenue familière. C'est presque une deuxième famille que je me suis faite là-bas et je sais que je la retrouverai pour une durée plus longue cette fois-ci.

Ce stage aura vraiment été la plus belle expérience de cette année. Je ne regardais pas mon collège de la même façon hier. Après avoir connu des salles peuplées de presque cinquante élèves sans électricité avec seulement un tableau noir et ma voix, je regarde l'Ecole avec d'autres yeux.

C'était tout simplement parfait, je n'aurais pas pu espérer mieux. Le retour quant à lui est difficile. J'ai du mal à me concentrer plus d'une heure, très vite mes pensées reprennent l'avion et en un clin d'oeil, je vois des singes, des tortues, j'entends de l'arabe et une femme voilée vient me proposer un tatouage au Henné...

Cher Maroc, je reviendrai vite te voir...Tu me manques déjà beaucoup!

mercredi 28 janvier 2009

Au-delà de l'horizon...


Les cinq semaines qui séparent les vacances de Noël et les vacances de Février seront bientôt écoulées. Le deuxième trimestre prend fin, le soleil revient, les jours rallongent et mon "Projet Personnel" sera dans quelques jours une réalité. Le 7 février prochain, je décollerai de Marseille pour Marrakech...Officiellement, j'y vais en mission, dans le cadre d'un stage de pratique accompagnée. Dimension, je l'avoue, intéressante dans l'absolu. En réalité, ce qui m'attend là-bas, c'est un lycée d'élèves de 17 à 20 ans, issus de classes tout à fait favorisées et parlant français couramment à l'école et à la maison...A cela, ajoutons que les stagiaires français qui vont là-bas, n'ont pas réellement leur mot à dire...Nous arrivons au résultat suivant : 3 semaines à Marrakech avec deux amies, hébergées gratis les nanas, un peu d'observation au fond de la classe, à la rigueur, quelques interventions mais pas de quoi passer des heures à bosser, au milieu d'un paradis terrestre qui m'est encore inconnu.



Je ferai ce que je peux pour vous tenir au courant de mes trouvailles, de ces nouveaux décors que j'aurais découverts, de ces rencontres mais je ne promets pas la régularité dans ces rappels...



Alors je souhaite de bonnes vacances aux profs', aux élèves, aux collégiens, aux lycéens et étudiants qui m'entourent et qui vont me manquer!



A très bientôt les loulous!!!