lundi 30 mars 2009

le temps s'étire, se tire

Début de printemps, premier moment des couleurs, des fruits...Premier moment d'un nouvel âge pour moi. Comme chaque année, aux bourgeons s'ajoute une bougie de plus qui me donne un peu plus de poids dans ce temps, tant d'années, de moments, de jours et de nuits...
Sept mois devant la classe, même pas le temps d'une gestation humaine, qui annoncent une vie de tableau, de dictées, de lecture, d'écriture, d'évaluations devant des dizaines et des dizaines d'élèves...
Cette année scolaire commence à se faire la malle, à faire la valise des vacances. Le mémoire est rendu mais la tête est pleine de souvenirs nouveaux qui, avec le temps, ne seront plus que flous, lointains, vagues. Est-ce que je me souviendrai de ces 25 visages qui m'ont regardée, analysée, dévisagée dans 10, 20, 30 ans? Et eux? Est-ce qu'ils se rappelleront de moi? Pas tous, certains seulement...Faut-il les faire marquer ou les marquer simplement? Quel rôle avons-nous, nous autres profs' pour eux? Au-delà de toutes ces notions dictées par le programme, avons-nous bien rempli notre rôle de PEDAGOGUE au sens étymologique? Les avons-nous réellement conduits, menés, élevés?
De septembre à juillet. Un temps qui se tire, se casse et s'en va...Trop court pour être certain, trop long pour ne pas être tourmenté.
Samedi, le début des dernières vacances avant de leur dire au revoir. J'aurais été pour la plupart d'entre eux, la première prof' de français de leur parcours dans le secondaire. Ils auront été mes premiers élèves. Aurais-je réussi à leur faire aimer la lecture, l'écriture, le plaisir des mots? Je ne le saurais sans doute pas. Mais eux, ces gamins qui auront été mes premiers élèves, et donc, mes premiers enseignants de mon métier, m'auront fait aimer mon boulot!
Des années à enseigner... Tout commence bien. L'incipit me plaît. Des éléments perturbateurs, il y en aura, c'est certain. Mais il y a toujours une situation finale, plaisante ou non. Avancer dans les pages du récit sans avoir peur de la fin. Dévorer les lignes de vie sans lâcher prise. Un temps de donné, d'offert ; rien qu'un moment d'existence qu'il ne faut pas laisser passer, qu'il ne faut pas briser car il finit toujours par se casser, se tirer.

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