Quand je m'assois, mes cuisses s'étalent sur la chaise, les vergetures blanchâtres s'enfoncent dans ma peau et la masse flasque où se confondent fesses, jambes et hanches coule sur l'assise comme un tas de mayonnaise fondant au soleil ; j'ai donc pris l'habitude de me poser bien en avant, au bord pour me mentir à moi-même. Quand je marche dans les rues estivales de Montpellier, mes jambes vibrent sous mon short, en cadence avec mes talons qui tapent mes sandalettes. Quand je m'allonge sur le côté, mon papillon bleu se ride vers mon nombril et parfois, le bout de ses ailes disparaît entre les plis. Couverture flasque et épaisse que je trimbale partout avec moi, que je sens constamment pendre vers le sol, sauf quand je nage.
Pendant quarante-cinq minutes, le plomb mou de mes guibolles s'oublie et je peux contrôler mon corps dans sa totalité. Accélérer et ralentir à volonté, alternance de vitesse dont je suis incapable sur le sol. Flotter, être légère, glisser. Je pousse l'eau de mes pieds artificiellement palmés jusqu'à en sentir les muscles qui couvrent mes chevilles, mon ventre se tend, mes joues son chaudes dans l'eau froide - mais je continue, j'avance, toujours un peu plus vite, au rythme de mes pensées qui, en ce moment, fuient sur la côte Dalmate ou sur la Place Rouge enneigée. Les allers et retours s'enchaînent, je ne les compte pas ; parfois, seulement, je jette un coup d'oeil sur l'horloge qui domine le bassin, sans prise sur la réalité. Les angoisses se dissolvent dans cette eau javélisée, ma tête est vide et pleine à la fois, les mouvements s'accélèrent alors que mon souffle ralentit. Les trois quarts d'heure passent vite. Quand ils sont écoulés, ridicule et stupide, je baisse les yeux discrètement vers le sol carrelé : mes jambes ne se sont pas, hélas, transformées, elles sont comme avant... Je quitte l'eau, je retrouve mes courbes et mes pas redeviennent lourds par terre.
4 commentaires:
cette description si dure n'enlève rien à mon appétit et mon amour pour toi! je t'aime
C'est une blague quand même ?! :D Tu vas pas complexer toi ? Non mais !!
alors là, ma bichette, je ne suis certes pas objective mais si effectivement tu n'as pas les jambes de adriana "karembeu", tu n'as pas non plus des jambes monstrueuses. tu es belle dedans, dehors, du dessus et du dessous. je t'aime tout entière. ta maman
alors là, ma bichette, je ne suis certes pas objective mais si effectivement tu n'as pas les jambes de adriana "karembeu", tu n'as pas non plus des jambes monstrueuses. tu es belle dedans, dehors, du dessus et du dessous. je t'aime tout entière. ta maman
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