"La petite fille, dans la chambre vide, a peur...Elle est là bien sage, au fond du lit-cage, toute seule... Ses parents sont tendres, mais elle ne peut comprendre, qu'ils sortent le soir, la laissant dans le noir... La peur, l'empêche de crier, la peur, l'empêche de pleurer... Bien sûr, la chambre est vide, et la petite fille, croit entendre chanter :
Nous sommes les héros de ton livre d'images-mages
Nous sommes prisonniers tout au fond de nos pages-pages..."
Vous reconnaissez? Mais si... Allez à la piste 4 ou 5... "Je m'appelle Emilie Jolie, je m'appelle Emilie Jolie, je voudrais partir avec vous, tout au bout du ciel, sur vos ailes, et je voudrais vivre, avec vous, ma vie..."
Voilààà, vous voyez de quoi je parle : un conte musical sorti il y a bien longtemps, une époque si lointaine que Brassens était encore assez en forme pour jouer le rôle du "hérisson qui piquait, qui piquait, et qui voulait qu'on l'caresse-resse-resse..." Et bien, connaissez-vous la dernière phrase de ce conte? Non, ce n'est pas "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants..." En vérité, la dernière phrase, c'est "Faites que votre rêve dévore votre vie, afin que votre vie ne dévore pas votre rêve..." Très belle phrase s'il en est, et prononcée par Salvador, c'est un régal! Une sorte de philosophie que maman nous dictait, quand nous étions petits et plus grands...
Ce vinyle, puis cd quelques années plus tard, je crois l'avoir toujours connu... De même que Le Petit Prince (dont je collectionne les traductions) il fait partie de ces souvenirs sans doute embellis que l'on garde de son enfance. Je crois que "La Chanson de la sorcière" est la seule qui pouvait me détendre pour dormir et j'ai passé beaucoup de temps à déchiffrer le passage de la rose orgueilleuse qu'on ne peut s'empêcher d'aimer. Aujourd'hui encore, je me demande si Saint-Exupéry a tué son personnage aux cheveux de la couleur des blés et si les animaux du livre d'Emilie ont tenu parole pour d'autres enfants : "Nous on reviendra, si tu le veux, on est là pour rendre les gens heureux..." Deux histoires assez proches qui comptent beaucoup pour moi...
Et ce n'est qu'aujourd'hui que je découvre la vérité! La phrase finale d'Emilie Jolie date de bien plus tôt, puisqu'elle est de Saint-Ex!
Tout s'explique, il n'est jamais trop tard pour ce genre de découvertes... Il est quatre heures du matin, mon rhume m'empêche de respirer, et donc de dormir. Mais tant mieux, ça en valait la peine. Je sais que ce texte, peut ne rien vouloir dire mais il est parfois, sans qu'on sache expliquer ni comment, ni pourquoi, des "sésame ouvre-toi" qui éclairent un peu, un tout petit coin... Et la fin sera lumineuse!